De la récupération politique. Ça sautait à l’œil à l’arrivée des Lionnes indomptables mardi à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Les héroïnes de la soirée étaient pourtant encore dans les airs, et deux ministères se bagarrent déjà au sol pour coller à leur éclatante image. Le Ministère des Sports et de l’Eduction physique (Minsep) et le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff) se sont livrés subrepticement une guerre ouverte aux pour l’affichage de leurs banderoles respectives au salon VIP où elles devaient déposer leurs valises.
Le Minsep avait préalablement accroché la sienne dans l’espace réservé aux Lionnes, et le Minproff à l’opposé. Sauf qu’il se posait un problème de visibilité pour le Minproff, et c’est alors que Roger Milla a suggéré au personnel de coller la leur à la même enseigne que celle du Minsep. Proposition qui n’a pas rencontré l’assentiment d’Alphonse Ateba Ndoumou, le chef de la cellule de communication du Minsep, qui proposait par contre que le Minproff occupe l’extrémité de l’espace réservé aux Lionnes. Niet, tranchait Roger Milla ! Pour l’Ambassadeur itinérant, les filles étaient à l’honneur et il fallait concéder au Minproff ce privilège d’être plus proche d’elles. De guerre lasse, les éléments du Minsep ont dû se plier aux injonctions de Roger Milla.
Guerre des pancartes
Le temps d’une coupe du monde, et voilà les Lionnes indomptables qui sont dans tous les cœurs. Même les Lions n’ont jamais fait autant courir sur les dix dernières années. Et si seulement elles avaient marqué un temps d’arrêt à leur sortie d’aéroport mardi soir sous les clameurs de la foule pour lire chacun des messages laudateurs qui étaient portés sur les pancartes. Elles ne seraient sans doute pas reconnues dans ces messages creux et vaseux, parfois décalés de la réalité. «Merci Mr le président de la commission de normalisation» ; «(…) Chantou-JO pour les Lionnes qui gagnent» ; «Merci les Lionnes de la normalisation»… Mais alors, une ingénuosité à nulle autre pareille.
Rassemblées par A.K. à Nsimalen