Il a fallu attendre la publication de la liste par la fédération polonaise de football pour connaître les 22 camerounais qui affronteront leur équipe nationale le 11 Août à Szczecin. Le long silence entretenu à la Fecafoot en dit long sur le tripatouillage autour de la véritable liste envoyée par Jacques Songo’o qui n’aurait véritablement pas eu les mains libres dans la composition de son groupe. Les dessous de ladite liste et la main mise de Samuel Eto’o Fils.
La succession des mauvaises performances chez les lions indomptables depuis le mois de Janvier 2010 n’a décidément pas servi de leçon à la fédération camerounaise de football.
Camfoot est en mesure d’affirmer que la fédération camerounaise de football implique Samuel Eto’o Fils, dans la sélection joueurs des Lions Indomptables. Il y a mis en place un réseau puissant, qui l’informe à la minute de toutes les discussions y relatives. La récente gestion de la liste des 22 lions qui qui affronteront la Pologne en match amical le 11 Août prochain en est l’illustration patente.
Les mêmes causes et les mêmes effets
Sollicité par le Secrétaire Général de la Fecafoot, Jacques Songo’o, seul encadreur technique encore en poste, a transmis dans les délais une liste de 23 joueurs qui devrait affronter la Pologne à Szczecin.
Quelques instants plus tard, Samuel Eto’o Fils sera rapidement mis au parfum par nul autre que Martin Etongue, de la commission des compétitions de la Fécafoot.
Le capitaine des lions indomptables ne passera pas par quatre chemins pour exiger le retrait d’Alexandre Song et d’Achille Emana et la convocation de Jean II Makoun. En ce qui le concerne, les premiers suscités sont les responsables de la mauvaise ambiance qui régnait dans le groupe pendant la coupe du monde et par conséquent, il ne souhaitait plus les avoir comme partenaires en équipe nationale.
Cette demande a divisé les responsables Minsep/fecafoot en deux camps. Si certains souhaitaient absolument la suspension de ces deux joueurs et aussi celle de Kameni qui figuraient déjà dans le collimateur de la fédération, les autres pensaient que si une mesure punitive devait être prise, elle devait s’étendre à tous, incluant le capitaine qui n’était pas si innocent dans la même affaire.
De son côté, Jacques Songo’o souhaitait uniquement se cantonner aux décisions techniques et aurait souhaité que la Fédération décide elle-même des sanctions et des joueurs à suspendre.
Le cas Matip
Dans la liste envoyée par Jacques Songo’o, Marvin Matip y figurait, tout comme le gardien Charles Itandje.
Martin Etongue, chargé d’envoyer les fax aux différents clubs, aurait pretexté que l’on ne disposait pas d’assez de temps pour régulariser la situation de Marvin auprès de la FIFA et qu’il fallait une quarantaine de jours pour ce faire. Or Joel Matip et Choupo-Moting n’ont eu besoin que d’une vingtaine de jours pour se régulariser.
Depuis 2007, la commission des compétitions que coiffe Martin Etongue détenait le dossier de Marvin Matip et était chargé de régulariser sa situation, de même que celle des autres bi-nationaux. Trois ans auparavant, il aurait invité le père du concerné à bien vouloir régler le problème de son fils à la « camerounaise ».
Pas de fils à papa?
Frank Songo’o a aussi reçu un bon de non recevoir de la part des responsables du football. La raison ? un père ne peut convoquer son fils. N’est-ce pas ? Même si son profil peut être intéressant. Et pourtant, ce ne sont pas des cas de figure qui manquent; Cesare Maldini a eu son fils Paolo sous ses ordres entre 1996 et 1998 ou encore Zlatko Kranjčar qui et son fils Nico entre 2004 et 2006 pour ne citer que ceux là. Bien sûr, nous répondra-t-on à la fédé. Ce sont des « blancs ».
Il faut le dire, sans ambages. Les décisions techniques devraient revenir au techniciens, que l’on soit en accord avec leur choix ou pas.
La fédération et le ministère des sports sont de véritables boites d’indécision et puisque personne n’est responsable de rien, chacun se trace sa voie, manipule les décisions, s’oppose à tout, insère ses joueurs dans les différentes listes et dénonce ceux qui ne sont pas du même avis.
Au délà de tous ces tripatouillages, si les instances sportives ont décidé de laisser de côté Achille Emana, Alexandre Song, Idriss Carlos Kameni, pour cette rencontre contre la Pologne, elles espèrent probablement montrer que l’équipe nationale est au dessus de toutes les autres considérations.
Cependant, aussi bonnes que puissent être ces raisons, il n’en demeure moins que la gestion de la question n’est pas digne des organes officiels de la nation. La liste des 22 pour la Pologne porte plus les empruntes de la fecafoot que celles de Songo’o mis en avant comme un bouclier à l’épreuve des flammes.