Des parents d’élèves n’ont pas reçu la somme de 12 500F que l’international camerounais a offert en juillet 2010 aux lauréats du concours d’entrée en sixième.
Le censeur a usé de paternalisme pour sécher les larmes de l’enfant. Ce 23 mai 2011, Christelle Alongmo Temgoua, élève en classe de 6ème au lycée bilingue de Santchou, a pu enfin retrouver sa salle de classe.
Où le « bailleur (l’intendant, ndlr) » l’avait exclue la veille pour non-paiement des frais exigibles, en compagnie d’une dizaine de ses camarades. Particularité, dit Philippe Alongmo, son père, il ne s’agit ni d’un refus de payer la scolarité, ni d’une quelconque impécuniosité. Cet enseignant à la retraite dit ne pas s’amuser avec l’éducation de ses enfants, surtout s’ils sont brillants. Il se trouve qu’en juillet 2010, au lendemain de l’aventure foireuse des Lions Indomptables en Afrique du Sud, Landry Nguemo, international Camerounais, avait regroupé au lycée classique de Dschang, dans une cérémonie soutenue par les Brasseries du Cameroun, un aréopage de lauréats du concours d’entrée en sixième, pour leur donner des bourses. Au total, les deux premiers au concours d’entrée dans tous les établissements publics de la Menoua (Ces, Cetic, lycées et lycées techniques) devaient recevoir, en dehors des fournitures scolaires, la somme de 12 500F, représentant leurs frais de scolarité et d’indemnisation des frais de transport.
Des parents affirment aujourd’hui n’avoir pas reçu cet argent promis. Jean Fangang, père d’une lauréate au « common entrance (entrée en sixième anglophone, ndlr) » est formel : « J’ai reçu 7000F des Brasseries pour la confection de la tenue. On nous a promis que l’argent trouvera les enfants dans leurs établissements en septembre. L’émissaire n’est jamais arrivé. Pour ne pas frustrer l’enfant, j’ai payé de ma poche ». Autre est la version de l’ancien proviseur Thomas Nguemo, le père du joueur. « Chaque lauréat a reçu sa bourse séance tenante. Celles des candidats absents étaient remises à leurs parents ou aux chefs de leurs établissements respectifs. Ce n’est que dans l’hypothèse où ceux-là étaient aussi absents que l’argent devait transiter par la délégation », explique-t-il. Combien d’élèves se sont-ils retrouvés dans cette hypothèse ? Thomas Nguemo n’avait pas ses documents lorsque le reporter du Jour l’a joint au téléphone. Le délégué départemental des Enseignements secondaires dédouane ses services de toute intrusion dans le processus. « Il faut voir auprès des chefs d’établissements concernés. C’est avec eux que les choses ont été gérées », a déclaré Esaïe Dasimanou.
Des cinq parents non satisfaits rencontrés, l’un a laissé qu’on chasse l’enfant du lycée, « pour qu’il voie comment, au Cameroun, les gens sont malhonnêtes ». Un enfant qui devrait savoir où se trouve la vérité entre la fausse promesse, le détournement et la mauvaise information.
Romarin Djiako (Cp)