Le conseil d’administration et l’Assemblée générale qui se sont tenus vendredi et samedi derniers à Yaoundé ont entériné le budget . Sans plus. Il semblait lointain le temps où les assisses de la fédération camerounaise de football ressemblait à un véritable pugilat, où administrateurs et délégués se livraient à une bataille rangée.
Pendant le conseil d’administration et l’assemblée générale qui se sont tenus le week-end dernier à Yaoundé, l’on n’a guère entendu des éclats de voix, ni des écarts de comportement. Pourtant, certains observateurs s’attendaient à des débats houleux, surtout que les travaux étaient les premiers après la coupe du monde 2002, à laquelle le Cameroun a pris part. L’ordre du jour des deux sessions, du conseil d’administration et de l’assemblée générale était centré sur le bilan de la saison 2002 et le budget de la saison à venir. Au cours de ces deux rencontres, le président de la Fécafoot, Iya Mohammed, a présenté aux administrateurs et délégués tout ce que son équipe et lui avaient entrepris au courant de la saison 2001-2002. Le point focal de cette action a été la participation du Cameroun à la Coupe du Monde Corée-Japon 2002. Le président de la Fécafoot, tout en reconnaissant l’échec du Cameroun à cette coupe du monde, sur le plan sportif, n’a pas manqué de relever que cette compétition a permis à la fédération de gagner de l’argent. Ces fonds ont permis à la fédération de supporter les charges inhérentes à la campagne asiatique du Cameroun. Sur un autre plan ,la Fécafoot a poursuivi le programme de modernisation de son administration et a entrepris de se doter d’un patrimoine propre. C’est ainsi que chaque ligue provinciale sera dotée d’un siège. Les fonds y afférents sont déjà disponibles. La fédération a également acquis un terrain de six hectares pour construire un centre d’entraînement avec plusieurs terrains et des dortoirs. Par ailleurs, la Fécafoot a assaini et consolidé ses relations avec ses partenaires ; le ministère et les sponsors. De même que l’instance suprême du football camerounais s’est faite plus présente au niveau international. Sur le plan national, le secrétaire général de la Fécafoot a fait le point du déroulement des compétitions locales. Ces compétitions qui se sont déroulées sans heurts, ont connu les sacres de Canon en championnat de D1, Mount Cameroon en coupe du Cameroun. Renaissance de Ngoumou, PWD de Bamenda, et Caïman de Douala ont quant à eux accédé à la D1 au terme du tournoi interpoules.
C’est sur cet ensemble d’éléments auxquels sont venus s’ajouter les détails sur la gestion des fonds par le responsable financier de la Fécafoot l’honorable Alioun Aladji, que les délégués devaient réagir. Et il a semblé que le bilan de la saison écoulée a été dans l’ensemble satisfaisant. Au cours des échanges entre le bureau directeur et les délégués, il n’y a pas eu de débat de fond. Implicitement, délégués et administrateurs ont exprimé leur satisfaction à l’équipe dirigeante de la Fécafoot. Néanmoins, il y a eu quelques voix qui se sont élevées en coulisses. Mais davantage pour des questions procédurales qui ne remettent pas en cause l’action de Iya Mohammed et son équipe. Même le budget prévisionnel pour l’exercice 2003 n’a pas rencontré d’objection de la part des délégués. Pour l’année 2003 le budget va s’élever à près de trois milliards de francs et est susceptible de s’accroître si les Lions indomptables vont au-delà du 1er tour lors de la coupe des confédérations. En tout état de cause, s’il semble que la gestion financière et administrative de la fédération est devenue plus transparente et plus opérationnelle, bon nombre d’observateurs sont restés sur leur faim en ce qui concerne un réel projet sportif. Hormis la promesse de mettre plus de fonds dans le football des jeunes, aucun plan d’action dans ce sens n’a été évoqué. Les projets de réforme évoqués au cours de la précédente assemblée générale sont restés lettres mortes. C’est aussi la même nébuleuse qui a prévalu au sujet des infrastructures, surtout quand on sait que le stade Ahmadou Ahidjo est pour la énième fois fermé pour travaux. En attendant l’ouverture de la saison le 8 février 2003, le stade de la Réunification est déjà l’objet de toutes les sollicitations.Finalement, l’assemblée générale très ordinaire du week-end dernier, aura eu au moins un mérite, celui de rassurer le public sur l’état des comptes .
Simon Pierre ETOUNDI