Une arène futuriste. Le chef-lieu du département des Bamboutos, dans la province de l’Ouest, exhibe fièrement son joyeux architectural. Lancés au mois d’avril 2007, pour une durée de trois mois, les travaux de réhabilitation de cette arène, freinés par quelques difficultés dont l’apport en eau, seront finalement réceptionnés au plus tard début juin 2008.
Plusieurs mois après avoir investi près de 300 millions de Fcfa dans l’opération, des responsables de la compagnie de téléphonie mobile, MTN Cameroun et leurs partenaires de la fédération camerounaise de football (Fécafoot) ont effectué les 11 et 12 avril, une descente sur le chantier, pour s’enquérir du déroulement des travaux et tâter du doigt les difficultés rencontrées par les ouvriers. Au terme de cette visite, il ressort que Kalkrelec, l’entreprise des travaux publics spécialisée dans l’électricité, la climatisation, le génie civil et le réseau informatique… en charge de la réhabilitation du stade municipal de Mbouda va, au plus tard début juin, livrer les travaux. Une bonne nouvelle.
Au stade actuel, MTN Cameroun et la Fécafoot, l’instance faîtière du football national s’estiment satisfaits des progrès accomplis. L’édifice qui tombait en ruine il y a quelques mois, a fait peau neuve. Avec des vestiaires luxuriants pour les équipes, une salle de massage, une salle de gymnastique, une infirmerie, des bureaux pour le directeur du stade et les officiels, des vestiaires pour les officiels des matches, sans oublier des toilettes modernes pour les joueurs et sur les deux extrémités, d’autres latrines réservées aux spectateurs.
En outre, une salle de réunion d’une capacité de 40 places assises a été construite. Avec sa clôture et des guichets pour la vente des tickets, le stade municipal de Mbouda a fière allure. Une seconde tribune a été innovée. En arrière plan il y a gradin d’une capacité de 2000 à 3000 mille places, avec vestiaires. L’aire de jeu, avec son gazon naturel et verdoyant, respecte les normes olympiques. En un mot, l’édifice répond désormais aux normes définies dans le manuel « Stade de football » de la fédération internationale de football association (Fifa).
Selon M. Melvin Akam, Corporate communications Coordinator à MTN Cameroun, « la convention qui lie son entreprise à la Fécafoot prévoit, dans son premier volet, le sponsoring des championnats de première et deuxième division, le football féminin, le championnat de jeunes et de la coupe du Cameroun jusqu’aux demi-finales. Le second volet a trait au soutien à la Fécafoot, pour la rénovation et la construction des infrastructures sportives. Une des faiblesses de notre football, poursuit-il, c’est les infrastructures, ce qui n’est pas normal pour notre pays qui a déjà été cinq fois en Coupe du monde. Tous les acteurs de notre football sont aujourd’hui d’accord qu’il faut faire quelque chose pour doter le football camerounais d’infrastructures dignes de son histoire et de ses performances. MTN se situe dans cette mouvance-là, en partenariat avec la Fécafoot et en accord avec l’Etat et les municipalités. »
Lesdits travaux, selon David Mayebi, conseiller spécial du président de la Fécafoot, ont été financés conjointement par la Fécafoot et MTN, à environ 300 millions Fcfa ! La convention a été renouvelée en décembre 2007. Le budget était de 960 millions Fcfa sur deux ans. Les difficultés rencontrées dans la construction du stade municipal de Mbouda n’ont pas permis que les travaux soient livrés au bout de trois mois.
Le plus grand blocage est survenu au niveau de la fourniture du stade en eau, un volet important qui va faciliter l’entretien permanent de la pelouse, l’alimentation des vestiaires et des toilettes. A Mbouda, explique M. Melvin Akam, « Vu les difficultés d’approvisionnement de la ville de Mbouda en eau de la Snec, nous avons entrepris de creuser un forage.». Une tâche herculéenne qui se poursuit actuellement avec la construction d’un bac de retenue d’eau, qui sera d’une importance capitale en saison sèche. A ce jour, en plus des dispositions en vue d’une bonne électrification des locaux, il ne reste plus que la livraison du matériel de bureau, des ordinateurs, fauteuils, l’installation des goals et bancs de touche pour les deux équipes. L’équipement des vestiaires, des salles de gymnastique et de massage, ainsi que l’habillage de l’infirmerie… sont inscrits au registre des priorités et seront prêts dans les prochains jours.
Le calendrier arrêté de commun accord par la Fécafoot et MTN prévoit la rénovation d’autres stades. Plusieurs dossiers sont actuellement à l’étude. Le stade municipal Marc Vivien Foé d’Akonolinga qui semblait, il y a quelques mois, en pôle position, est concurrencé désormais par ceux de Limbé et de Guider. Il va donc falloir choisir, pour savoir quelle ville va abriter les prochains stades. Il y a des conditions qu’il va falloir remplir. Primo, que les différentes municipalités cèdent un terrain. Secundo, il faudra que ces mairies fournissent des garanties quelle pourront entretenir l’infrastructure…
En attendant, le stade municipal de Mbouda new look ne devra pas trop souffrir de la relégation de Bamboutos en ligue. Seront appelés à évoluer sur cette même pelouse, des clubs de championnat de deuxième division, de ligue, football féminin, championnat de jeunes, coupe du Cameroun et même à d’autres clubs de la MTN Elite One de la province de l’Ouest et éventuellement des rencontres de coupe d’Afrique inter clubs. A la Fécafoot, on explique que l’autre objectif de ce programme de développement des infrastructures est de « permettre aux équipes de deuxième ou troisième division, d’évoluer sur du gazon ». En espérant que cette politique contribuera à revaloriser le niveau des compétitions locales.
Jean Robert Frédéric Fouda, à Mbouda
Réactions
Melvin Akam, Corporate communications coordinator MTN Cameroun : « Booster les recettes des clubs »
C’est d’abord un soutien au football local camerounais. Il faut le dire, le football camerounais ne concerne pas seulement les Lions indomptables. Mais, c’est aussi les compétitions locales: première, deuxième et troisième divisions… Il faut permettre à ce football local de vivre, à travers ses clubs, à qui nous apportons déjà un certain soutien financier et matériel dans le cadre de la convention de partenariat entre la Fécafoot et MTN. Aujourd’hui, nous mettons à leur disposition, une infrastructure qui va leur permettre de se prendre en charge, un peu comme ça se fait en Europe, avec des recettes énormes. Si on peut se retrouver dans une situation où les clubs peuvent tirer quelques revenus des rencontres, on aura fait un pas de plus dans le soutien au football local.
François Mbi, directeur stade municipal de Mbouda : « Combattre les intempéries »
« Nous sommes satisfaits du déroulement des travaux. Notre localité est la première à être dotée d’une telle infrastructure. Une telle œuvre ne peut pas restée sans entretien. Ce serait un gâchis, que de laisser ce terrain à la merci des intempéries, au risque de la voir mourir au bout de deux ans. Au-delà des toilettes modernes qui demandent le plus grand entretien, le gazon, au bout d’un mois de sécheresse, perdra de sa superbe si jamais l’entretien ne suit pas. La mairie de Mbouda, la Fécafoot et MTN et d’éventuels autres partenaires vont résolument s’atteler à cette tâche. Pour l’instant, nous attendons vivement l’équipement des vestiaires, des bureaux et de l’infirmerie et de la salle de massage.
Alain Kentsa, manager général de Kalkrelec chargée de l’exécution des travaux : « Des difficultés à réaliser des forages »
Trois grandes parties : la clôture avec guichets, la pelouse, des vestiaires et tribunes. La tribune existante a été rénovée. Une seconde tribune a été construite. Le projet était prévu pour être réalisé en trois mois. Mais, le retard a été causé par les difficultés de trois structures à réaliser des forages. Il fallait donc parcourir de grandes distances pour nous approvisionner en eau. L’éloignement des carrières pour nous ravitailler en agrégat y a été également pour beaucoup. Malgré ces écueils, si MTN et la Fécafoot sont satisfaits, je le suis également. Ils nous ont fait confiance et je pense qu’on a prouvé qu’on l’a bien mérité.