Contraint de s’imposer pour se qualifier en quart de finale, le Gabon n’a pas pu faire mieux qu’un match nul et vierge (0-0) face au Cameroun. Un résultat qui élimine donc les Panthères dont on espérait un parcours plus honorable pour au moins faire oublier la crise post-électorale.
L’arbitre vient de siffler la fin de cette rencontre coupe-gorge qui mettait aux prises le Cameroun au Gabon. Le public (camerounais) est en liesse. Les Lions indomptables sont qualifiés pour les quarts de finales mais Fabrice Ondoa est en larmes. Des larmes de joie sans doute. Le talentueux gardien de but présenté comme le héros de cette soirée, est soutenu par ses camarades qui le consolent. Pourtant, il y a moins d’une minute, le portier formé à la Fundesport, grâce à une parade de génie, éloignait de sa cage, une balle que tout le public du stade de l’Amitié voyait au fond des filets. Un troisième arrêt de classe qui a évité au Cameroun une élimination devant son voisin ennemi, le Gabon. En face, tous les joueurs adverses sont au sol, dépassés, ébahis, ébaubis, déconnectés…
Elimination au goût amer
Pierre Emerick Aubameyang, le chouchou de tout un peuple, a été incapable de sortir ses griffes. En panne de chance et de vista, le Ballon d’Or africain 2015 est hué par des fans qui commencent à le vomir. Que dire de Didier Ovono, le portier des Panthères qu’on traite de tous les noms d’oiseaux ? Le pauvre en a pour son grade. Le sélectionneur José Antonio Comacho va certainement prendre le premier vol dès demain pour son Espagne natal. Lui qui a menacé de claquer la porte quelques semaines avant le coup d’envoi de cette 31e CAN que le Gabon devra vite oublier. Cette fois, la coupe est pleine. Qui l’eût cru ! Le pays-hôte vient de finir à la trappe. Une élimination qui a un goût amer puisqu’elle n’arrange en rien à la situation politico-économique déjà suffisamment flottante.
Climat délicat
Les Gabonais auraient tellement aimé fêter leurs Panthères et oublier un peu le climat délicat lié au contexte post-électoral qui secoue le pays. Mais la bande à Aubameyang n’a pas réussi à se défaire de la pression dans « leur » CAN. Même le discours de motivation et d’exhortation à la victoire tenu dans la tanière des fauves hier par le Chef de l’Etat Ali Bongo n’a pas suffi à éviter ce destin tragique à la sélection nationale. En enchaînant un troisième match nul, cette fois face au Cameroun, le Gabon est le premier pays organisateur de la CAN à être éliminé dès le premier tour en 24 ans. Seules trois nations avaient vécues pareille mésaventure (la Tunisie en 1994, la Côte d’Ivoire en 1984 et l’Ethiopie en 1976). Dur dur !
Christou DOUBENA