On n’a pas finit d’épiloguer sur la modification de la formule et la périodicité à problèmes de la Can 2019 au Cameroun. Alors que le gouvernement s’active à s’endetter davantage pour tenir le pari de l’organisation, voici que la région du Nord-Ouest pousse des cris d’orfraies pour dénoncer sa mise à l’écart dans la segmentation des différents sites qui devront abriter l’événement prévue entre Juin-juillet 2019.
En effet, la population et les leaders de la partie anglophone, plus particulièrement ceux de Bamenda estiment que cet oubli est révélateur du climat de marginalisation dont est victime cette partie minoritaire du pays. Et c’est par la voix du député Fobi Nchinda Simon de la circonscription électorale de Bamenda/Bali que cette exclusion est soumise à l’attention du chef de l’Etat Paul Biya.
L’exclusion qui dérange
Dans une correspondance sous forme de lettre ouverte adressée au président de la République dont copie est parvenue à notre rédaction, le parlementaire de la Mezam-Centre souligne l’urgence de l’inclusion du chef-lieu de la région du Nord-Ouest dans la liste des villes ou sites devant accueillir la fête du football continental. L’homme tire son raisonnement du fait que Bamenda est la troisième ville du Cameroun (après Douala et Yaoundé) non seulement en termes de démographie galopante doublée de sa superficie, mais aussi de par sa croissance économique. Malheureusement, regrette-t-il, le gouvernement a choisi comme sites d’accueil des rencontres de football et entrainements les villes de Yaoundé, Douala, Limbe, Bafoussam et Garoua, abandonnant aux calendes grecques la ville de Bamenda.
Pourtant remarque-t-il, lorsque la Caf a confié l’organisation de cette compétition en 2019 au pays de Samuel Eto’o, le Cameroun tout entier et Bamenda en particulier avait accueilli la nouvelle avec enthousiasme. « Cette euphorie s’est estompée dès lors que Bamenda a été mis à l’écart dans le cadre de réhabilitation et de la construction des infrastructures devant accueillir cette compétition » souligne l’honorable Fobi Nchinda Simon. Il pousse la réflexion plus loin en se demandant si cela impliquerait que « les citoyens de Bamenda et du Nord-Ouest ne sont pas des Camerounais pour bénéficier du droit aux loisirs, réjouissance et autres retombées socioéconomique que doit apporter la Can 2019 ». Il s’insurge contre le fait que sur les 32 stades devant d’une part accueillir les matchs d’entrainement et la compétition proprement dite, aucune de ces infrastructures n’est située dans la région du Nord-Ouest.
Bamenda écarté de la fête
Pourtant toutes les villes énumérées par le Minsep ont plus d’un stade retenu. S’il est vrai que l’état du réseau routier reliant Bamenda aux autres métropoles devant accueillir la compétition est un véritable cauchemar pour l’instant, Fobi Nchinda Simon est d’avis que cette situation peut être résolue avant le début de la Can. Ce d’autant plus que le ministre des Travaux publics avait lancé récemment les travaux de construction de le tronçon Bamenda-Babadjou.
Le financement de ce tronçon étant déjà bouclé par la Banque Mondiale et les travaux confiés à l’entreprise des Btp Sogea-Satom. Un autre atout, remarque le député de la nation est la reprise du trafic aérien à l’aéroport de Bamenda. La compétition devant accueillir cette fois-ci 24 pays et non 16 comme précédemment, Fobi Nchinda Simon demande au chef de l’Etat de rectifier le tir en ordonnant à la commission nationale d’organisation de ce tournoi, d’inclure « si c’était un oubli », Bamenda dans la liste des sites devant accueillir la compétition. Auquel cas, « cela va susciter des interprétations erronées de la part de la population, lesquelles interprétations pourront polariser la nation toute entière » prévient Fobi Nchinda. En bon entendeur…
C.D.