Le monde du football professionnel, souvent associé depuis 1998 à la « France multiraciale qui gagne », a globalement appelé à voter massivement pour faire barrage à Jean-Marie Le Pen lors du 2e tour, le 5 mai, de l’élection présidentielle
Une réaction teintée d’autocritique pour certains joueurs ou entraîneurs, qui ont avoué avoir « séché » le 1er tour par insouciance ou désintérêt. La plupart ont promis de se racheter dans dix jours.
En juin 1996, Jean-Marie Le Pen avait jugé « artificiel que l’on fasse venir des joueurs de l’étranger en les baptisant équipe de France » et déploré que la plupart d’entre eux « ne chantent pas ou ignorent la Marseillaise ».
Le capitaine de l’équipe de France Marcel Desailly, originaire du Ghana, se souvenant de la marée humaine « black-blanc-beur » qui avait envahi les Champs-Elysées après la victoire au Mondial-98, a rappelé que « la force de l’équipe de France, c’est son côté multiracial ». « C’est aussi celle de la France dans son ensemble », a-t-il affirmé.
Son équipier de l’époque, Bernard Lama, aujourd’hui retiré des terrains, a appelé à « éradiquer Le Pen ». « Tout le monde doit aller voter », a souligné l’ancien gardien de but de l’équipe de France.
Intégration
Arsène Wenger, l’entraîneur d’Arsenal (D1 anglaise), le club qui, avec ses « Frenchies » Thierry Henry, Patrick Vieira, Robert Pires et Sylvain Wiltord, a de bonnes chances d’être champion d’Angleterre, a regretté son abstention du 1er tour.
« Je me sens coupable. C’est très compliqué de voter quand vous vivez à l’étranger », a-t-il argué, en soulignant que l’équipe de France avait « contribué à masquer les problèmes parce qu’elle a été utilisée comme un symbole d’une politique réussie d’intégration ».
L’international Willy Sagnol, actuellement au Bayern Munich (D1 allemande), a lui aussi avoué ne pas avoir voté au 1er tour. « Les démarches prennent beaucoup de temps et l’on s’y prend toujours au dernier moment. Je le regrette. Mais, au deuxième tour, j’irai voter », a-t-il promis.
Christophe Dugarry (Bordeaux/D1), s’est singularisé en déclarant qu’il ne voterait pas plus au second tour qu’il ne l’avait fait au premier. « Je ne sens pas les courants politiques actuellement représentés. Il n’y a aucun candidat qui m’inspire, qui me donne envie d’aller voter », a-t-il indiqué.
Son entraîneur Elie Baup ne l’a pas suivi. « Même si nous ne sommes que des footballeurs on ne peut pas rester insensible à tout ce qui se passe. Le sport doit servir d’intégration à la vie sociale ».
Français d’origine mauricienne, un autre Bordelais, Vikash Dhorasoo, a eu le même langage. « Moi, je ne suis pas insensible à ce qui s’est passé. Je pense que les gens ayant des responsabilités dans les milieux sociaux, sportifs ou autres, doivent se mobiliser ».
Eric Carrière (Lyon/D1) a reconnu que les joueurs n’étaient « pas toujours impliqués » comme il le faudrait. Stéphane Guivarc’h, membre de l’épopée de 1998, a estimé « choquant de voir quelqu’un d’extrême droite comme lui (NDLR: Le Pen) arriver à ce niveau ».
Mais le geste le plus fort est sans doute venu d’une petite équipe de village, celle de Dirac (Charente), qui a décidé de se saborder parce que la commune a voté majoritairement), le club qui, avec ses « Frenchies » Thierry Henry, Patrick Vieira, Robert Pires et Sylvain Wiltord, a de bonnes chances d’être champion d’Angleterre, a regretté son abstention du 1er tour.
« Je me sens coupable. C’est très compliqué de voter quand vous vivez à l’étranger », a-t-il argué, en soulignant que l’équipe de France avait « contribué à masquer les problèmes parce qu’elle a été utilisée comme un symbole d’une politique réussie d’intégration ».
L’international Willy Sagnol, actuellement au Bayern Munich (D1 allemande), a lui aussi avoué ne pas avoir voté au 1er tour. « Les démarches prennent beaucoup de temps et l’on s’y prend toujours au dernier moment. Je le regrette. Mais, au deuxième tour, j’irai voter », a-t-il promis.
Christophe Dugarry (Bordeaux/D1), s’est singularisé en déclarant qu’il ne voterait pas plus au second tour qu’il ne l’avait fait au premier. « Je ne sens pas les courants politiques actuellement représentés. Il n’y a aucun candidat qui m’inspire, qui me donne envie d’aller voter », a-t-il indiqué.
Son entraîneur Elie Baup ne l’a pas suivi. « Même si nous ne sommes que des footballeurs on ne peut pas rester insensible à tout ce qui se passe. Le sport doit servir d’intégration à la vie sociale ».
Français d’origine mauricienne, un autre Bordelais, Vikash Dhorasoo, a eu le même langage. « Moi, je ne suis pas insensible à ce qui s’est passé. Je pense que les gens ayant des responsabilités dans les milieux sociaux, sportifs ou autres, doivent se mobiliser ».
Eric Carrière (Lyon/D1) a reconnu que les joueurs n’étaient « pas toujours impliqués » comme il le faudrait. Stéphane Guivarc’h, membre de l’épopée de 1998, a estimé « choquant de voir quelqu’un d’extrême droite comme lui (NDLR: Le Pen) arriver à ce niveau ».
Mais le geste le plus fort est sans doute venu d’une petite équipe de village, celle de Dirac (Charente), qui a décidé de se saborder parce que la commune a voté majoritairement en faveur de Le Pen. « On ne peut plus représenter une ville où Le Pen cartonne, c’est une question d’éthique », a expliqué son président, Brice Labarde.