Un accident de route grave. L’épouse du célèbre footballeur dans un état préoccupant. Sa co-passagère y laisse la vie. Le véhicule de l’ambassadeur endommagé.
Centre hospitalier universitaire (Chu), ce jeudi 15 janvier 2004. Il est environ 12 h. l’ambiance est celle des jours ordinaires. Les visites aux malades sont ouvertes. Paradoxalement, les entrées sont filtrées au bloc Réanimation de l’établissement. Les visites y sont d’ailleurs interdites pour certains malades. Le cas de Geneviève Milla par exemple. «Les visites à l’épouse de l’ambassadeur Roger Milla sont suspendues jusqu’à nouvel avis», répond sans détour le préposé à l’accueil.
Difficile dans ces conditions d’en savoir davantage sur l’état de santé de la malade. Même les membres de la famille Milla, prostrés depuis de longues heures dans le hall du bloc Réanimation, n’en savent pas plus. Ils attendent dans l’anxiété. En cette mi-journée de jeudi, l’ambassadeur est invisible. «Il se repose. Il est fatigué», répond-on, lorsqu’on appelle son numéro de téléphone.
Accident
A coup sûr, la nuit d’Albert Roger Milla aura été très longue. En effet, l’ambassadeur itinérant, selon toute vraisemblance, est restée au chevet de son épouse victime d’un accident de circulation sur l’axe routier Sangmelima-Mvomeka’a mercredi dernier Une assistance qui a commencé en fin de matinée, après l’accident de route au cours duquel Christine Mbah (une proche de Chantal Biya) a perdu la vie. Selon nos sources, le véhicule accidenté, un 4 x 4 Cherokee de couleur noire, appartenant à Roger Milla, aurait fini sa course dans un ravin aux environs de Mvomeka’a. L’ambassadeur Roger Milla, à bord de sa Mercedes de fonction, était à la tête du peloton en course vers le village du Président Biya. Après une longue attente à l’entrée du célèbre village, le «vieux lion indomptable» aurait décidé de rebrousser chemin. Sa décision l’aura conduit à la macabre découverte. Au final, Milla n’a pas pu honorer l’invitation de Biya. Ce voyage qui a finalement tourné au cauchemar, est survenu alors que le président de la République s’intéresse de très près à la préparation des Lions Indomp-tables pour la Can 2004. L’ambassadeur itinérant s’est vu confier le dossier des controverses autour de la sélection des joueurs. Nul doute qu’il s’occupe d’autres dossiers qui intéressent la vie de l’équipe nationale en ce moment.
Depuis le week-end dernier, Paul Biya séjourne dans son village, qu’il a quitté pour quelques heures mardi, 13 janvier, le temps de recevoir des hôtes de marque au palais, dont les ministres gabonais des Affaires étrangères Jean Pin et de la Défense, Ali Ben Bongo. Les curieux et autres badauds de l’axe de Mvomeka’a – Yaoundé ont vu le cortège présidentiel effectuer un aller et retour entre le Palais du village et celui de la ville. En convoquant Roger Milla à Mvomeka’a, ce mercredi 14 où la liste définitive des lions devait être déposée à la Caf, le président de la République voulait-il dire son mot sur les 22 ? Etaient-ce d’autres problèmes liés à la gestion de la participation camerounaise à Tunisie 2004 qui interpellaient Roger Milla auprès du président ?
Thierry NDONG