Japoma attend son miracle ! Si la maquette présente aux visiteurs un bijou architectural susceptible de tutoyer les plus prestigieux stades de football dans le monde, sur le terrain, la matérialisation n’est encore qu’une vue de l’esprit. Car, pour un stade olympique couvert de 50 mille places autour duquel seront élevés deux stades d’entraînement, une piscine, des courts de tennis, des parkings et espaces paysages, ainsi qu’une annexe de l’Académie nationale de football (Anafoot), le chantier ne pourra pas être livré avant trois ans au minimum.
Or, à 18 mois de l’échéance, l’on est encore aux travaux de lancement. Notamment la construction d’une clôture dite d’encerclement, la production du béton, le terrassement et la préparation des armatures métalliques. La sécurisation du site, l’installation de la base-vie et des laboratoires font également partie des premières tâches devant conduire à la matérialisation du complexe sportif. Suffisant pour céder au découragement.
L’impuissance turque ?
Interrogé il y’a un mois, sur les lenteurs qu’accuse le chantier, le Sous-directeur des infrastructures et des équipements sportifs au ministère des Sports et de l’Éducation physique, Paul B. Bell, fait une déclaration qui laisse songeur. «En réalité, on s’est rendu compte que l’entreprise Yenigün n’a jamais construit de stade. Elle est venue dans ce marché avec un partenaire américain, Aecom, très solide en la matière. C’est d’ailleurs la présence d’Aecom dans la soumission turque qui a permis que nous lui donnions le marché. Malheureusement, lorsque l’on a signé le marché, il n’y avait plus que Yenigün, seule responsable de la construction. Du coup, les études n’ont pas été produites à temps. Yenigün a passé près d’un an à demander une avance de démarrage. Il a d’ailleurs rempli toutes les conditions à ce niveau. On lui a donné 24 milliards de Fcfa», explique-t-il dans les colonnes de Cameroon tribune.
166 milliards de Fcfa pour rien
Le marché de construction du complexe de Japoma a pourtant été signé depuis 2015, à hauteur de 166 milliards de Fcfa. Le bailleur de fonds étant turc, notamment Exim Bank-Turc, une entreprise turque a été retenue pour la construction. À l’observation, elle n’a jamais réalisé un projet de cette envergure et semble en difficulté. Parce qu’une bonne partie des fonds nécessaires sont disponibles, vu que la contrepartie camerounaise a été virée par une banque, en l’occurrence la filière camerounaise de Uba. «C’est plutôt la partie turque qui n’a pas encore donné tous les 85% de l’enveloppe globale. Exim Bank s’est arrêtée à près de 73%. À charge pour la partie camerounaise de trouver le complément», conclut le Sous-directeur des infrastructures et des équipements sportifs au Minsep.
C.D.