Comme en 1990, l’Allemagne a pris le meilleur sur l’Argentine en finale de la Coupe du monde. Le scénario est tout aussi cruel pour l’Albiceleste, battue dans les dernières minutes sur un penalty à l’époque. Cette fois, c’est dans la seconde mi-temps de la prolongation qu’elle aura craqué au Maracana. La faute à Götze, héros de la Mannshaft, entré en jeu juste avant la prolongation (87e) et dont l’enchaînement contrôle – frappe de volée sur un centre de Schürrle a permis à l’Allemagne de s’asseoir sur le toit du monde pour la quatrième fois de son histoire (113e, 1-0). Une délivrance pour une équipe loin de son niveau stratosphérique affiché en demi-finale contre le Brésil.
Car l’Allemagne s’est longtemps cassée les dents sur le mur argentin, malgré une possession de balle indécente à ce niveau de la compétition (plus de 70% en première mi-temps). Il a fallu attendre la 45e minutes, juste avant la pause et une tête d’Höwedes venue s’écraser sur le poteau, pour enfin vibrer côté allemand. Le souci, c’est que ces occasions ont été trop rares durant la rencontre. Kroos, en bonne position de loin, ne s’est jamais montré dangereux (43e, 81e), et Schürrle s’est emmêlé les pinceaux (70e) et a trouvé un Romero inspiré devant lui (90e).
Messi est passé à côté
Handicapée par le forfait de Khedira, touché durant l’échauffement, puis par la sortie précoce de Kramer, le remplaçant du Madrilène (31e), la troupe de Joachim Löw n’est pas passée loin de céder à plusieurs reprises sur les contres argentins. Higuain se souviendra longtemps de son gros raté, seul devant Neuer, sur une passe en retrait interceptée (20e), ou de son but logiquement signalé pour hors-jeu (30e). Se contentant d’empêcher l’Allemagne de s’approcher de sa surface pour contrer, l’Albceleste n’aura pas non plus pu compter sur un Messi au niveau.
Le quadruple Ballon d’Or est passé à côté de sa finale, en atteste sa frappe croisée pas cadrée (47e), ou son coup franc envoyé dans les nuages dans les dernières secondes (120e). Il aura aussi manqué à l’Albiceleste un peu de jus pour faire la différence en seconde mi-temps, quand l’Allemagne paraissait douter devant son incapacité à enflammer la rencontre. La Mannshaft ne s’est jamais découragée, a continué de faire le jeu pour finir par être récompensée, dans une finale qui ne restera pas dans les annales pour son intensité ou son niveau de jeu. Mais qu’importe : elle n’aura pas volé son titre.
F.S