L’avis du footballeur nigérien d’origine camerounaise William Tonji Ngounou a compté au moment de choisir le lieu du dernier stage du Mena, l’équipe nationale de football fanion du Niger. « On avait le choix entre le Cameroun et le Congo.
J’ai essayé de parler au président de la fédération. Je lui ai dit que je connais bien le climat camerounais et qu’il peut nous être favorable. Les dirigeants aussi avaient déjà des informations sur le Cameroun. Peut-être qu’ils ont voulu me faire plaisir dans ce sens », explique l’enfant du coin, guide officieux des 46 membres de la délégation du Niger installés à Douala depuis le 4 janvier 2012. L’ex pensionnaire de la Kadji Sports Academy se dit « content de retrouver le pays ». Né au Cameroun le 31 juillet 1983, ce rejeton d’un couple issu des localités de Bangangté et de Bayangam a quitté le Cameroun à 10 ans. Ses parents, employés par l’Asecna (Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar), venaient d’être affectés au Niger.
William Tonji s’immerge totalement dans son nouvel environnement, mais n’oublie pas le Cameroun. Il y vient « très souvent en vacances ». C’est d’ailleurs au pays natal qu’il renforce sa formation de footballeur. A 17 ans, il intègre et suit pendant deux ans les cours de la Kadji Sports Academy. Il retournera aussi au Cameroun pour assister aux obsèques de son père. Mais sa passion pour le Niger est plus forte. « Le Cameroun reste la mère patrie, mais c’est le Niger qui m’a éduqué et m’a élevé. Je me plais là-bas. Je suis à la maison là-bas. C’est un monde que je connais. Je ne regrette pas le Cameroun », affirme-t-il. C’est tout logiquement que Tonji choisit de défendre les couleurs du Niger en 2011. « C’était sur un coup de tête. J’ai toujours des relations avec certains joueurs nigériens avec qui j’ai grandi et aussi certains entraîneurs. J’ai, du coup, pensé à les rejoindre. L’intégration a été très facile ».
L’attaquant du club suédois Lb 107 (deuxième division) a déjà disputé « 8 ou 9 matches » avec le Mena depuis sa naturalisation. Pour un but au compteur. Il pleure cependant sur le sort des Camerounais, éliminés du rendez-vous de la Can. Voici ce qu’il répond lorsqu’on lui demande de commenter l’absence des Lions indomptables à la toute prochaine Can: « C’est malheureux. J’aurais bien aimé jouer contre Samuel Eto’o, Alex Song, tous ces frères-là, et parler avec eux notre cher « Camfranglais » sur le terrain ». Dommage.
P.A.N