Pas moins d’une cinquantaine de joueurs, péchés dans les clubs affiliés en championnat de première et deuxième division locale frappent aux portent de l’équipe nationale en partance pour Hyderabad, en Inde, où se déroulera, du 10 au 20 octobre 2007, la 24ème édition de la coupe du monde militaire.
«La bataille sera rude. Mais, les chances du Cameroun sont intactes, comme celles de tous les autres pays participants. Nous mettons un point d’honneur pour que le Cameroun fasse un parcours des plus honorables. J’espère avoir la même chance qu’ à Sidney…». Jean Paul Akono, le commandant en chef de la sélection nationale militaire a le moral gonflé à bloc, en dépit des nombreuses difficultés rencontrées tout au long du troisième regroupement de ses troupes, dans l’optique de leur première participation à la prochaine coupe du monde militaire de football.
Les séances d’entraînement se déroulent à Yaoundé, en l’absence des joueurs clés de la sélection nationale. Une situation préoccupante pour l’entraîneur Jean Paul Akono, qui s’emploie à colmater les brèches. Sous l’œil vigilant des responsables militaires. La liste définitive des joueurs qui seront emmenés au front, pour défendre les couleurs du Cameroun, n’a toujours pas été rendue public. Encore moins celle des 25 retenus pour la dernière ligne droite de la préparation, prévue au Caire.
La délégation camerounaise, ayant dans ses rangs joueurs, encadreurs techniques, staff médical et responsables du sport militaire… était supposée quitter Yaoundé ce samedi 15 septembre 2007, à destination de la capitale égyptienne. Cette ultime mise au vert de trois semaines sur les rives du Nil au pays des Pharaons permettra de procéder aux derniers réglages. L’entraîneur Jean Paul Akono souhaitait, pour cela, disposer de tous ses meilleurs pions.
Libérations au compte-gouttes
La sélection est malheureusement confrontée à des problèmes d’effectif. « Tous les joueurs sur lesquels nous comptions sont sollicités par leurs clubs respectifs. Il s’agit notamment de la formation des Astres de Douala, engagée en coupe de la confédération africaine, et aussi de l’équipe nationale Espoirs, qui dispute les éliminatoires des Jeux olympiques, Pékin 2008 », regrette l’entraîneur Jean Paul Akono. Des clubs phares de l’élite, tels Cotonsport, Union, Mount Cameroun et Canon… regorgent également des valeurs. Mais, à cinq journées de la fin du championnat, leurs entraîneurs s’obstinent à les libérer, prétextant des contraintes de calendrier, qui annonce des batailles à distance entre ces prétendants au titre.
Après moult et âpres négociations entre responsables du sport militaire et lesdits clubs, un terrain d’entente a finalement été trouvé. Astres de Douala libère temporairement certains joueurs, pour le stage du Caire. Ces derniers bénéficieront d’une courte permission d’absence, afin de rejoindre les rangs de leur club, qui sera, en Tunisie, opposé au club sportif Sfaxien, pour la quatrième journée de la coupe de la Caf, programmée le 7 octobre. Ils retourneront ensuite au chevet de la sélection militaire en Egypte, avant de mettre le cap sur l’Inde !
Le véritable problème reste l’équipe nationale Espoirs. En route pour les Jeux olympiques 2008, les moins de 23 ans camerounais livrent un match crucial le 12 octobre, contre le Maroc. Le vainqueur de cette confrontation s’ouvrira à 50% le chemin de la qualification pour Pékin. Or, à cette date, le Cameroun sera en pleine compétition en Inde. « L’entraîneur Ndtoungou Mpile a beaucoup de possibilités de rechange. Il peut donc se passer des joueurs de l’équipe nationale militaire qui disputent une compétition de niveau mondial ! », martèle ainsi Jean Paul Akono.
Défections en série
C’est donc une sélection modifiée à près de 50% qui va à la conquête du titre mondial, par rapport à celle qui a remporté avec brio la Coupe d’Afrique militaire (Camfoot) organisée du 05 au 17 décembre 2006 à Yaoundé. De nombreux joueurs à l’instar des attaquants Kwekeu, Ambane, Otobong, Tcham… ont pris le chemin de l’exil, une expérience professionnelle en somme.
Dans le même ordre d’idée, Gaspard Aloma, un autre artificier du compartiment offensif peine à retrouver ses marques. Après une aventure professionnelle foireuse, il avait choisi de retourner au pays, à l’entame de la phase retour du championnat de première division, dans l’espoir précisément de préparer dans les meilleures conditions, la coupe du monde militaire. Il reste à ce jour loin de son meilleur niveau et compte quelques mièvres apparitions dans les rangs de Tonnerre de Yaoundé.
Malgré aussi l’absence très remarquée du gardien de but et capitaine Patrick Amour Tignyemb, en quête d’un ticket pour les J.O, avec les Espoirs, Tonnerre Kalara club de Yaoundé figure une fois encore parmi les plus gros grands pourvoyeurs de joueurs, au même titre que Les Astres de Douala, sans oublier quelques généreuses équipes de deuxième division du Centre et du Littoral… Un effectif commando qui, à en croire le coach, devrait « permettre au Cameroun de terminer dans l’une des trois places du podium, final »! C’est en tout cas, tout le mal qu’on souhaite à ces soldats du ballon rond !
Jean Robert Frédéric Fouda à Yaoundé