Jusqu’à samedi, un témoin nous donnera son point de vue avant la dernière journée de qualifications dans la zone Afrique. Aujourd’hui : le groupe A vu par Patrick M’Boma avant Maroc-Cameroun et Togo-Gabon.
Il ne va pas jusqu’à dire que l’arrivée de Paul Le Guen en juillet dernier a tout révolutionné. Mais l’ancien entraîneur du Paris-SG, en offrant une réelle stabilité à une équipe et un environnement jugés turbulents, a bluffé Patrick M’Boma. « Je ne doutais pas de ses qualités et de ses compétences, mais comme il n’avait jamais été sélectionneur et qu’il débarquait dans un cadre particulier, j’attendais de voir », admet le Lion Indomptable aux 56 sélections et 33 buts.
Le peuple camerounais, rasséréné par trois victoires consécutives après des débuts erratiques (un point en deux matches), est redevenu optimiste. Mboma aussi, avant un match décisif au Maroc, mardi à 16h30, en même temps que Togo-Cameroun. « Avant sa nomination, l’équipe n’avait pas un jeu cohérent. Aujourd’hui, ce n’est plus pareil. Des joueurs évoluent à leur vraie place, ils donnent – presque – toute leur mesure et surtout, Samuel Eto’o, devenu capitaine, assume ses responsabilités, poursuit Mboma. Il est capable à lui tout seul de transcender le groupe et de gagner un match ».
Attention à l’excès de confiance
Pourtant, l’ancien attaquant du Paris-SG préfère éviter l’accès de suffisance dont il sait ses compatriotes capables. « Il faudra que Le Guen trouve les mots justes, car le problème des Camerounais, c’est qu’ils s’enflamment vite. Il ne faut pas croire que c’est gagné d’avance, même si je suis raisonnablement confiant », précise-t-il. D’abord parce que le Maroc, qui ne perd quasiment jamais à Fès, conserve une petite chance de participer à la CAN en cas de victoire. Et aussi parce que le Gabon, « une bonne équipe, vive, technique, qui attaque et défend ensemble », dixit Mboma, est tout à fait capable de s’imposer au Togo dont les résultats dépendent souvent de l’humeur du jour d’Adebayor. « Le Gabon n’a rien à perdre. Le Cameroun, si ! »
Il y a quatre ans, les Lions avaient échoué lors de la dernière journée des qualifications pour la Coupe du monde 2006 au profit de la Côte d’Ivoire. Et ce souvenir douloureux reste encore bien ancré dans la mémoire collective…
Alexis BILLEBAULT