Vainqueur de la dernière Coupe d’Afrique des nations, première équipe qualifiée sur le terrain pour le Mondial 2002, la sélection du Cameroun, forte également de la médaille d’or glanée aux JO de Sydney en 2000, a l’ambition de briller à l’occasion de sa 5e participation en Coupe du monde.
Et de faire au moins aussi bien qu’en 1990 en Italie où les Lions indomptables avaient atteint le stade des quarts de finale, défaits par l’Angleterre (3-2 après prolongation).
Cette année-là, les footballeurs africains avaient créé la sensation autour de leur leader, Roger Milla. Vainqueurs de l’Argentine en match d’ouverture, ils avaient réussi à battre successivement la Roumanie et la Colombie.
Pour obtenir leur billet pour le Mondial 2002, les Camerounais, vainqueurs de la Coupe d’Afrique des nations 2000 et 2002, ont terminé largement en tête de leur groupe.
S’appuyant sur une défense intraitable, souvent réduite à trois éléments – Rigobert Song, Raymond Kalla et Pierre Njanka -, les Lions indomptables, alors dirigés par le Français Pierre Lechantre, ont concédé une seule défaite (0-2 contre l’Angola) en neuf matches. Mieux ! les Camerounais ont réussi à n’encaisser que quatre buts pour 20 marqués.
Les footballeurs, dirigés depuis septembre 2001 par l’Allemand Winfried Schaefer, ont bénéficié du réalisme des attaquants Patrick Mboma et Samuel Eto’o.
Avec des joueurs de clubs européens (essentiellement en Angleterre, France, Espagne ou Italie), le milieu de terrain est constitué de jeunes footballeurs comme Njitap Fotso « Geremi », milieu de terrain du Real Madrid.
Grâce à une équipe fortement rajeunie, les Lions indomptables, ont les atouts pour réaliser une brillante performance en Asie, où ils sont dans le même groupe que l’Allemagne, l’Arabie saoudite et l’Eire.
Et de faire oublier leur déconvenue des Mondiaux 1994 et 1998 où, éliminés dès le 1er tour, ils avaient laissé la suprématie africaine à leur concurrent, le Nigeria.
Le Cameroun en bref
Population: 15.000.000 d’habitants
Superficie: 475.000 km2
Capitale: Yaoundé
Monnaie: Franc CFA
Fédération: Fédération camerounaise de football (FECAFOOT)
Nombre de licenciés: 99.000
Couleurs de la sélection nationale: Maillot vert, short rouge et bas jaunes
Principaux clubs: CotonSport de Garoua, Tonnerre de Yaoundé, Canon de Yaoundé, Fovu de Baham ou Kumbo Strikers
Principaux stades: Stade Omnisport de Yaoundé (60.000), stade de la Réunification de Douala (40.000).
Palmarès:
Coupe d’Afrique des nations
Vainqueur (1984, 1988, 2000, 2002), finaliste (1986)
Jeux Olympiques
Médaille d’or (2000)
Coupe du monde:
4 participations (1982, 1990, 1994, 1998)
Quart de finale (1990)
Comment le Cameroun s’est qualifié:
1er du groupe A de la zone Afrique (comprenant le Togo, la Libye, l’Angola et la Zambie) après un tour éliminatoire contre la Somalie.
Bilan des qualifications: 10 matches joués, 8 gagnés, 1 nul, 1 défaite
Meilleurs joueurs: Geremi, Marc-Vivien Foe, Rigobert Song, Patrick Mboma
Sélectionneur: Winfried Schaefer (All)
Portrait entraîneur – Winfried Schaefer, un bon formateur
Désigné sélectionneur du Cameroun en remplacement du Français Pierre Lechantre, qui a dirigé les Lions indomptables vers la qualification pour le Mondial 2002, l’Allemand Winfried Schaefer a fait ses débuts dans sa nouvelle fonction en septembre 2001.
Cet ex-défenseur du Borussia Moenchengladbach (All) a participé à trois finales de Coupe de l’UEFA entre 1975 et 1980, remportant les éditions 1975 et 1979.
Devenu entraîneur, Schaefer, à l’imposante chevelure blonde, a pris en mains les destinées de Karlsruhe. Dans le club de la Ruhr, s’il n’a pas enrichi son palmarès, Schaefer a formé de nombreux joueurs, étant même surnommé « le Guy Roux de Karlsruhe » avant de signer au VfB Stuttgart.
Entraîneur de l’année en Allemagne en 1992 et 1994, il était entraîneur du Borussia Berlin, modeste club de division régionale (D3 allemande), quand les dirigeants de la Fédération camerounaise sont allés le chercher pour remplacer les Français Lechantre puis Robert Corfou.
Avec une équipe médaillée d’or aux JO de Sydney et victorieuse de la Coupe d’Afrique des nations la même année (avant 2002), Schaefer devrait avoir une tâche facilitée grâce au talent de joueurs comme Mboma, Eto’o ou Geremi.
Portrait joueur vedette – Patrick Mboma, l’indomptable
Médaillé d’or aux jeux Olympiques de Sydney en 2000, vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations et meilleur footballeur africain la même année, le Camerounais Patrick Mboma attend la Coupe du monde 2002 comme le point d’orgue de sa carrière.
Originaire de Douala, Mboma arrive avec sa famille à Bondy, près de Paris, à l’âge de deux ans. Adolescent, il joue dans la banlieue parisienne avant de signer en 1990 au centre de formation du Paris-SG et a du mal à se faire une place. Le PSG le prête alors à Châteauroux (D2).
Mboma revient à Paris pour une saison, fait ses débuts en D1 et remporte la Coupe de la Ligue en 1995. A l’été 1995, il rejoint Metz où ses qualités se révèlent. Il remporte une nouvelle Coupe de la Ligue en 1996, cette fois avec le club lorrain, avant un nouveau retour au PSG, où ce père de famille joue les utilités.
Trop souvent relégué sur le banc du PSG, le Camerounais émigre loin d’Europe, au Japon, à Osaka, où son sens du but fait merveille. Pour sa première saison, il est sacré meilleur buteur avec 25 buts en 28 matches. Il fait aussitôt partie de la sélection des Lions Indomptables pour son premier Mondial, en France en 1998.
Il se signale à la pointe de l’attaque camerounaise et inscrit le but de l’égalisation face au Chili, même si le match nul de son équipe (1-1) est synonyme d’élimination précoce pour les Lions Indomptables.
Malgré ce parcours en demi-teinte, il signe à Cagliari avant d’être transféré à Parme durant l’été 2000.
Devenu le « grand frère » de la sélection camerounaise, il décroche l’or à Sydney et fait valoir sa disponibilité au service de la collectivité, tant sur le terrain qu’en dehors.
Fin 2000, il est sacré meilleur footballeur africain. Au début de la même année, il a remporté un premier trophée, la Coupe d’Afrique des nations. Il récidivera en 2002.
Victime de blessures à répétition, il est souvent remplaçant à Parme et, en février 2002, est prêté à Sunderland (Eng). Il se console avec la perspective du Mondial 2002, où il pourra se rappeler au bon souvenir de ses supporteurs.
A 31 ans, il n’a plus de temps à perdre.