Dans les villes retenues pour accueillir les sélections et les matchs du prochain Championnat d’Afrique des nations (CAN) de football féminin, rien (ou presque) ne semble indiquer que le Cameroun va accueillir ce tournoi dès le 19 novembre. Aucun signe annonciateur en vue. Comme si on attendait la veille de la compétition, pour la vanter.
Il suffit d’ouvrir les yeux et de regarder autour de soi, pour se demander si le Cameroun croit vraiment en sa CAN féminine. C’est que, à 47 jours du coup d’envoi de cette compétition prévue du 19 novembre au 03 décembre 2016, tous les signes sont à l’orange. Yaoundé, Buea et Limbe, les villes retenues pour cette fête du football féminin la compétition n’ont pas encore arboré leur tenue d’apparat. Excepté dans les chantiers des stades où la course contre la montre se poursuit à grande vitesse avec des ouvriers qui travaillent jour et nuit, rien (ou presque) ne semble indiquer que la grand-messe du football féminin va réellement se tenir dans le pays de Gaëlle Enganamouit, Ballon d’or africain 2015.
Dans les rues en effet, aucune affiche des Lionnes Indomptables ou même sur la compétition en elle-même, ni aucune banderole non plus, ne donne le ton. Au sein du Comité local d’organisation (Cocan), les réunions préparatoires se font rares depuis que le budget prévisionnel de l’organisation de ce tournoi est passé de 21 milliards, à environ 5 milliards Fcfa. Silence radio ! On attend ! Un peu comme au sein de la télévision nationale, la Crtv, détentrice des droits exclusifs de la diffusion des rencontres de cette CAN. En dehors du compte à rebours qui est affiché à longueur de temps sur le petit écran, aucun spot, aucune publicité, aucun «tapage» sur les «grands programmes» qui seront servis aux téléspectateurs africains n’est diffusé. Comme si l’on voulait maintenir le suspense. Mais à quelles fins ?
Des Camerounais vomissent l’hymne
De plus, il faut être «chanceux» pour voir l’hymne officielle de cette CAN passer à la télé. Peut-être que personne n’a envie que les Camerounais s’habituent à écouter ce «chef d’œuvre» – dont l’arrangeur n’est nul autre que le président, Paul Biya – que beaucoup vomissent sur les réseaux sociaux. Certains le jugent hors-contexte, en décalage avec la culture camerounaise en particulier, et africaine en générale. «J’ai écouté une bribe de l’hymne de la CAN féminine, et je n’ai pas eu envie d’aller plus loin. J’ai eu l’impression que c’est un instrument de colonisation contemporaine du Cameroun. La mélodie est française et américaine. Il n’y a rien qui promeut la culture camerounaise et africaine dans cette chanson», tranche Irène Sidonie Ndjabun, Directrice de publication de l’Hebdomadaire, Notre Santé.
Le Cameroun semble s’être endormi depuis la cérémonie de tirage au sort des combinaisons de la phase de groupes de cette CAN, le 18 septembre dernier. Pourtant, l’on se souvient que des pays comme la France par exemple n’a pas attendu les dernières semaines pour vendre son Euro 2016. La campagne ayant démarré plus d’un an avant le coup d’envoi de la compétition. Les Camerounais devraient apprendre à copier le bon exemple. Surtout que personne n’a besoin d’aller en mission à Paris ou en Chine pour ça.
Arthur Wandji