Le Cameroun se présentera en leader du groupe A contre le Togo, samedi, à Yaoundé. Ce n’est pas une surprise. Simplement un retour à la normale après une entame de qualification catastrophique. Derniers de la poule après deux journées, les Lions Indomptables se sont remis dans le sens de la marche à la faveur de deux victoires contre le Gabon (2-0, 2-1). Leur regain de forme correspond à un «retour à des vertus» qu’ils avaient momentanément égarées. «Inconsciemment, on a cru que parce qu’on était le Cameroun, les résultats allaient venir d’eux-mêmes, sans fournir d’efforts et on est passé au travers», avoue Jean II Makoun. Il coïncide également avec la nomination de Paul Le Guen au poste de sélectionneur.
«C’est quelqu’un de très professionnel et de très rigoureux», souligne Alexandre Song. Le milieu de terrain d’Arsenal relève les progrès enregistrés dans «l’organisation» depuis son arrivée. «On sait très bien qu’en Afrique, c’est particulier. Au moins, maintenant, on peut se concentrer uniquement sur le terrain». Son partenaire dans l’entrejeu, Jean II Makoun, retient davantage «le discours et les méthodes» de l’ancien entraîneur du Paris-SG. «Il nous a dit qu’un tel gâchis était inconcevable compte tenu de la somme de talents réunis dans cette équipe. C’est bête, mais ça nous a remis en confiance». Côté terrain, Le Guen est «sûr de lui». «C’est le seul décideur. Pour lui, tout le monde est dans le même sac et doit tirer dans le même sens. C’est son leitmotiv».
Le stage en Autriche, base du renouveau
La métamorphose du Cameroun n’incombe cependant pas au seul Le Guen. «C’est un ensemble de choses», mais il a servi de catalyseur, semble dire Makoun. Le vrai déclic est intervenu lors du stage en Autriche, début août. «On a fait un super match (2-0 contre la Wunderteam) et de supers entraînements. C’est à ce moment-là qu’on a énormément parlé entre nous, qu’on a tout remis à plat, raconte l’ancien Lillois. On s’est dit qu’il fallait faire beaucoup plus en terme d’implication, que le talent seul ne pouvait pas suffire». «Moi je n’y étais pas, mais c’est vrai que lorsque je suis revenu dans le groupe, j’ai vu que tout le monde avait retrouvé le sourire, corrobore Song. Maintenant, on respire la sérénité, on a la joie, même dans le travail. Tout ce qui nous importe, c’est la qualif’». Elle est de nouveau d’actualité. –
Emery TAISNE