Le coup de gueule de Denis Lavagne après la victoire contre la République Démocratique du Congo pouvait surprendre. Était-ce l’expression d’un chef de meute au bout du rouleau ? Entre presque boycott et engueulades de toute sorte, le groupe a vécu un traumatisme troublant dans son propre pays.
Lavagne s’est lâché, probablement soulagé par la victoire: « C’est forcément une libération pour moi et pour les joueurs… Vous savez qu’on nous attendait. Vous savez que beaucoup de monde espérait qu’on perde. Mais non, on a gagné et on sera encore là la semaine prochaine».
Iya Mohamed est allé dans la même ligne: « Il ne faut pas faire la fine bouche. L’essentiel c’est les trois points que nous avons gagnés. Cette équipe avait trop de pression, je salue chaleureusement le public qui était là, malgré tous ce qui a été prédit »
Mais il y a comme un air de déjà vu avec une ambiante électrisante, des lignes ouvertes de radio et des journalistes qui ont appelé au boycott du match, convaincu qu’une défaite précipiterait les dirigeants actuels du football dans l’abîme. Était-ce pour les hauts intérêts de la Nation ? Ils répondent que oui puisqu’ils en seront les grands bénéficiaires.
Le mot d’ordre de boycott a été suivi par une bonne frange de spectateurs qui a déserté le stade malgré l’ouverture des portes à la mi-temps. Un autre groupe se préparait à recevoir l’autobus des Lions avec des cocktails Molotov advenant une défaite. Ce qui n’a pas empêché que l’engin soit caillassé puisque la manière n’a pas accompagné la victoire. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre équipées de leur gaz lacrymogène pour éviter des dommages physiques plus importants qui auraient pu tout aussi toucher les joueurs.
Que se passera t-il donc en cas de défaite contre la Lybie Dimanche prochain ? Les joueurs des Lions Indomptables seront-ils pris pour cible ?
À la sécurité intérieure de faire son travail.
J.C. Mimb à Yaoundé