Plus de quatre-vingt dix jours après leur installation à la tête de cet organe transitoire, Dieudonné Happi et son équipe attendent toujours de percevoir leur premier mois de salaire. Le président du Comité de Normalisation jure n’avoir pas droit, ainsi que ses collaborateurs, à des salaires d’aristocrates tel qu’il a été question dans la presse récemment.
Sujet hautement sensible, le salaire a toujours été un pan de la vie professionnelle que l’on aborde généralement avec des pincettes. Par souci de confidentialité ou simplement par décence. Ce n’est pas ceux des membres du Comité de normalisation de la Fécafoot qui en feront l’exception. Ce d’autant plus que depuis quelques semaines, l’équipe que dirige Me Dieudonné Happi est au centre des discussions qui agitent les réseaux sociaux, non sans provoquer des réactions peu orthodoxes dans les rangs des acteurs du football camerounais. Plus de trois mois après la prise du pouvoir de cet organe, des voix se sont récemment élever pour questionner la rémunération des cinq mousquetaires. Ont-ils des salaires et avantages astronomiques ? Quid des indemnités de téléphone, de transport et de carburant auquel il faudra greffer un revenu mensuel ? Est-ce pigé à même les fonds propres de la Fecafoot?
Concours de patience
Le point de presse de ce jeudi après-midi a permis au président du Comité de normalisation de passer au scanner, la situation liée à la rémunération de Me Happi, Marcelle Denise Ambomo, Maurice Samuel Bellet Edimo, Abdou Oumarou et Kevin Ndjomo Kamdem. Le premier constat est celui de l’origine des salaires. Bien loin de cette opinion qui fait dire que l’argent nécessaire à leur paie proviendrait des caisses de la Fédération camerounaise de football, la réalité c’est qu’au moment de leur nomination, il a été notifié par écrit à chaque membre du Comité qu’ils toucheront des salaires qui leur sont versées directement par la Fifa, et non par la Fécafoot. L’instance que dirige Gianni Infantino ayant retenu toutes les leçons de la précédente normalisation pilotée par Joseph Owona, a donc décidé de payer ses « employés » depuis Zurich. Même si pour l’heure, les normalisateurs, le cœur à l’ouvrage, sont soumis à un concours de patience.
Lenteurs administratives
«C’est le lieu de vous dire, l’âme en pleurs, que les membres du Comité de normalisation assis ici devant vous, n’ont pas encore touché le moindre mois de salaire. Le 08 septembre, jour de notre installation, les décisions qui nous portaient à la tête du Comité de normalisation, portaient également le montant de notre rémunération décidé par la Fifa. Et je puis vous dire que c’est bien en deçà des élucubrations que nous lisons tous les jours sur les réseaux sociaux. Pour autant, cette situation ne nous empêche pas de venir au travail à huit heures et en repartir à minuit. Mes excellents collaborateurs et les employés de la Fécafoot peuvent vous le confirmer. En camerounais patriotes et soucieux de donner un nouveau visage à notre football qui nous est si cher, nous travaillons », explique Me Happi qui impute ce retard aux lenteurs administratives liés à la météo au sein des banques de la maison mère du football mondial qui veut que chaque copeck qui sort du Trésor, suive une certaine traçabilité qui garantit la transparence et le sérieux dans les dépenses.
C.D.