Denis Lavagne, le sélectionneur écarté du Cameroun, critique une partie de l’encadrement, de l’entourage et des joueurs de la sélection, privée de CAN dimanche par le Cap-Vert.
Ecarté de son poste de sélectionneur du Cameroun le 14 septembre, Denis Lavagne n’était pas sur le banc lors de la victoire (2-1) des Lions Indomptables dimanche contre le Cap-Vert, insuffisante pour se qualifier pour la CAN 2013 (0-2 à l’aller). Dans un entretien à Jeune Afrique, lundi, le technicien français explique que l’équipe et lui sont victimes de conflits liés à la conquête de la présidence de la Fécafoot, la fédé camerounaise. «Des anciens joueurs comme Roger Milla – qui critique systématiquement tous les sélectionneurs qui passent – ou Joseph-Antoine Bell, sont intéressés par la présidence de la Fécafoot. Jean-Paul Akono, le nouveau sélectionneur, est un pompier-pyromane. Cela fait des années que par ses critiques incessantes, il créé une ambiance délétère autour de l’équipe.»
Selon Lavagne, une partie de l’entourage de la sélection joue contre son camp. «Au Cap-Vert, j’ai vu des rictus de joie sur certains visages lors de notre défaite, en particulier le chef de presse (Ndlr : Linus Pascal Founda) et l’entraîneur adjoint, Martin Ntoungou Mpilé.» Les joueurs ne sont pas épargnés, notamment Jean-Armel Kana-Biyik, le défenseur du Stade rennais, de retour en sélection pour le match de dimanche à Yaoundé. «Je l’avais plusieurs fois convoqué, et il n’était jamais venu. Peut-être lui avait-on conseillé d’attendre… Son père et son oncle, François Oman-Biyik, qui était l’adjoint de Clemente (Ndlr : le prédécesseur de Lavagne), sont de proches amis d’Akono et Milla…»
En fin de contrat le 31 octobre (le bail de deux ans qui lui avait été promis a été ramené à une seule année), Lavagne n’est pas tellement plus tendre avec Samuel Eto’o, lui aussi de retour en sélection dimanche. «Avec le joueur, je n’ai pas eu de soucis. Samuel est un très grand footballeur, mais il veut être à la fois joueur, buteur, capitaine, sélectionneur et président, voir ministre. C’est le pouvoir qui l’intéresse.» Selon lui, Eto’o a accepté de revenir à condition de porter le brassard de capitaine. «Avec moi, cela n’aurait pas été le cas. Donner le brassard à quelqu’un qui a fait grève et boycotté un match, parce que le ministre des Sports de l’époque (Ndlr : Michel Zoah) ne voulait plus de lui comme capitaine ? Impossible.» La suite, pour Lavagne ? «Ce qui s’est passé pendant un an n’a pas été facile à vivre. Je ne veux pas retomber dans une autre galère, et je vais réfléchir avant de m’engager.»
Lequipe