L’entraîneur du Cameroun, Denis Lavagne, prépare le déplacement des Lions Indomptables en Guinée-Bissau, mercredi, à l’occasion des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2013. Une première grande échéance pour le technicien français.
Grand absent de la dernière Coupe d’Afrique des nations (CAN) au même titre que l’Égypte, l’Afrique du Sud, le Nigeria ou encore l’Algérie, le Cameroun est revanchard. Pas question pour les Lions Indomptables de trébucher une nouvelle fois à l’occasion des éliminatoires de la CAN -2013 qui commencent mercredi prochain.
Dans cette perspective, la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a décidé de se séparer du sélectionneur espagnol Javier Clemente, nommant à sa place le Français Denis Lavagne.
Premier objectif pour l’ex-manager général du club camerounais du Coton Sport de Garoua : qualifier les quadruples champions d’Afrique pour la prochaine compétition continentale. Une mission qui passe d’abord par un bon résultat, le 29 février, face à la Guinée-Bissau.
Présent à Paris où la délégation camerounaise doit se retrouver lundi avant de s’envoler pour Bissau, Denis Lavagne a accepté de répondre aux questions de FRANCE 24 sur ses premiers pas à la tête de la sélection camerounaise et sur l’échéance – déjà cruciale – de mercredi.
Comment se sont passés vos débuts à la tête de la sélection camerounaise ?
Denis Lavagne : Ils ont été très positifs. Nous avons remporté la LG Cup à Marrakech en novembre dernier [succès 3-1 face au Soudan et victoire 4 tirs au but à 2 après un match nul 1-1 face au Maroc, NDLR]. Cela s’était bien passé sur le terrain.
Récemment, il y a eu également l’arrivée de Rigobert Song en tant que « team manager ». C’est une arrivée très positive car il a de bons rapports avec les joueurs.
Avez-vous tiré des enseignements après ce succès en LG Cup ?
D. L. : J’ai noté une bonne maîtrise dans le jeu. On peut vraiment s’appuyer sur ces deux matches. Pour preuve, j’ai rappelé dans ma liste les joueurs présents lors de ce tournoi. L’état d’esprit y était très positif et l’objectif sera de rééditer le même type de performance.
Cette rencontre contre la Guinée-Bissau est-elle vraiment votre premier grand test avec le Cameroun ?
D. L. : C’est sûr. Mais nous sommes assez sereins, même si nous restons méfiants. On avance avec prudence car il y a toujours la pression du résultat. Mais nous avons bien travaillé avec le staff. On a étudié l’adversaire, visionner ses matches. Nous sommes également allés en Guinée-Bissau pour repérer les lieux.
Tout le monde sait que ce match est important pour nous, pour un nouveau départ avec une nouvelle génération.
Sentez-vous que le public est derrière vous avant le début de ces éliminatoires ?
D. L. : Effectivement, les gens attendent beaucoup de nous. L’équipe est soutenue, il y a un véritable engouement. Mais la non qualification pour la CAN-2012 a fait du mal. Un nouvel échec serait encore plus douloureux pour le peuple camerounais.
Vos joueurs sont-ils revanchards après cette absence à la CAN-2012 ?
D. L. : Certains m’ont appelé durant la compétition et m’ont dit que cela leur faisait mal de voir la CAN se dérouler sans eux. Cette absence leur donne une motivation supplémentaire, un esprit de revanche.
Vous n’aller pas pouvoir vous appuyer sur Samuel Eto’o pendant les huit prochains mois, à la suite de la sanction prise par la Fécafoot à son encontre. N’est-ce pas trop préjudiciable ?
D. L. : Il est certain que Samuel a un poids important dans l’équipe. On va voir comment cela va se passer sans lui. Mais nous avons d’autres joueurs offensifs : Eric Choupo-Moting, Edgar Salli… C’est à eux de prendre la relève. L’absence d’Éto’o est une chance pour eux de s’exprimer, de montrer leurs qualités. À eux de se montrer efficaces pour l’avenir. Vous savez, la base de ce groupe peut aller jusqu’en 2018. C’est un nouveau départ, une nouvelle génération.
Au vu du poids qu’a justement Samuel Eto’o dans l’équipe, son absence n’est-elle pas un mal pour un bien ?
D. L. : Pour le moment, on fait sans lui. Il a écopé de huit mois de suspension, on verra où nous en serons en septembre quand sa sanction sera terminée. Ce qui est sûr, c’est que nous avons besoin de tout le monde.
Comment jugez-vous la CAN qui vient de se terminer avec le sacre de la Zambie ?
D. L. : C’était une CAN d’un bon niveau. La Zambie a eu un peu de chance, mais c’était une équipe très bien organisée.
Les équipes qui sont allés loin dans la compétition sont celles avec un collectif fort. Les individualités ont laissé le pas au collectif. La star, c’était l’équipe.
Selon moi, la sélection la plus joueuse de ce tournoi fut la Guinée (Conakry). Leur jeu s’inspirait du Barça, c’était très agréable à suivre. Malheureusement, il leur manquait de la puissance à la finition. De plus, ils sont tombés dans un groupe difficile avec le Mali et le Ghana (deux équipes demi-finalistes).
Que vous a inspiré le parcours d’Hervé Renard avec la Zambie, champion d’Afrique à l’issue de la CAN-2012 ?
D. L. : C’est un bon exemple d’entraîneur peu connu mais avec de grosses qualités. J’aspire à réaliser la même chose que lui. Vous savez, quand Claude Le Roy ou Pierre Lechantre sont arrivés à la tête des Lions Indomptables, ils étaient peu connus. Le CV c’est une chose, mais ce qui est important c’est le présent, pas le passé.
Par Sylvain MORNET