Les chantiers de la CAN 2019 connaissent globalement un retard dans leur réalisation. Sur les bases de ce qu’il a vu sur le terrain dans la région de l’Ouest et des rapports qui lui ont été adressés, même le Premier Ministre a fini par le confesser. Loin de se lamenter, Philémon pense néanmoins que ces retards peuvent être rattrapés.
Au cours d’une séance de travail à Bafoussam, il a relégué au second plan, l’alibi du manque de moyens financiers brandi par la plupart des prestataires pour instruire de tout faire afin d’éviter le retrait au Cameroun, de l’organisation de cette compétition. « Vous êtes tous des grands partenaires du Cameroun. Je n’ose pas dire que vous des vrais partenaires parce que vous êtes de vrais partenaires depuis longtemps », a-t-il indiqué d’emblée. Toutefois, « il est souhaitable que tout soit en place pour l’accueil de la mission de la Caf. Vous êtes non seulement des grands partenaires, mais surtout de très bons amis », a-t-il ajouté avant de se montrer menaçant. « S’il y a une société qui refuse ou qui est incapable de terminer ses travaux et que le Cameroun finisse par être punit, une telle société, un tel partenaire cesserait d’être notre ami et notre partenaire. Je voudrai trouver des mots très polis, mais en même temps, il est très important que Cameroun ne soit pas punit par la négligence de qui que ce soit. Ce message va à tout le monde : aux administrations, aux sociétés privées, aux sociétés publiques, aux concessionnaires et à toutes les personnes qui sont impliquées dans ce que nous faisons. Je sais que les Camerounais sont des passionnés de football, l’Etat du Cameroun est très conscient du fait que le football joue un rôle important dans notre vie publique. Nous vous faisons confiance et pensons que vous serez à la hauteur du défi et que notre pays va briller comme d’habitude. Et enfin, n’oubliez pas que notre président, le Chef de l’Etat, le président Paul Biya a publiquement donné des assurances que nous serons prêts. Faites tout pour qu’on soit prêt ».
Ces menaces directes du patron du gouvernement sont motivées par l’importance de cette troisième mission d’inspection. D’après le ministre des Sports et de l’Education Physique (Minsep), cette mission est « excessivement déterminante ». En ce sens qu’elle sera composée outre des inspecteurs, des membres de la commission d’organisation de la CAN au niveau de la Caf. « Elle vient pour une évaluation déterminante qui va couvrir tous les aspects du cahier de charge », a rappelé Bidoung Mkpatt. « Plusieurs pays ont des infrastructures prêtes et il hors de question que nous puissions perdre la face pour quelques insuffisances ou négligences constatées. Toutes les dispositions prises et l’avancement des travaux nous permet d’être optimistes », a rappelé le Minsep. « Mais la prochaine mission Caf est celle de l’évaluation déterminante qui va tenir compte des deux premières missions c’est-à-dire que les inspecteurs ont des fiches techniques sur lesquelles, ils ont fait des constats, ont émis des recommandations et viennent vérifier ces recommandations sur la base desquelles nous serons évalués. Quelle que soit l’ampleur des travaux menés ; quel que soit l’engagement des uns et des autres à pouvoir relever le défi, la prochaine mission devra reposer strictement sur les recommandations Caf. La moindre erreur compromet tout. La mission qui vient, nous avons l’occasion d’être pour la première fois en contact avec elle à Casablanca. Elle est sévère, difficile, et pas très disposée à nous faire le moindre cadeau », a-t-il prévenu.
« C’est donc un sursaut patriotique et un engagement de haute responsabilité qui est demandé non seulement aux chefs d’entreprise, mais également à tous ceux qui sont parties prenantes. Aujourd’hui, il ne s’agira plus de revenir sur quelques insuffisances. Il faut prioriser l’inspection. Tous les problèmes trouveront des solutions », a-t-il lancé.
Seulement, le rappel de ces enjeux et les prescriptions édictées semblent n’avoir pas suffi pour ébranler certains prestataires. Dans la ville de Bafoussam par exemple, la plupart des chantiers (surtout routiers) continuent à avancer à pas de tortue.