La sortie vendredi dernier de Samuel Eto’o, qui a trié sur le volet six journalistes politiques du lanterneau télévisuel camerounais pour l’interviewer sur la débâcle à la Coupe du monde en Afrique du Sud continue de faire jaser.
Prenons l’exemple d’Henri Despireux qui a coaché les Lions indomptables de 1996 à 1997. À 66 ans, il est supposé être un homme sage selon nos critères traditionnels en Afrique. Il a récemment séjourné à Douala. D’un ton calme, il cherche visiblement ses mots pour ne pas choquer Samuel Eto’o, il dit : « Samuel, il est comme mon fils. Il a besoin qu’on parle avec lui. Il faut qu’il redevienne un joueur de football. Un grand joueur, un gentil joueur. Je crois qu’il faut le conseiller. Et je ne pense qu’il ait des amis qui lui donnent des bons conseils. Je n’ai pas trop aimé son interview ». Il conclura, la mort dans l’âme : « Samuel si tu m’écoutes, redeviens footballeur. Ne te disperse pas ».
Un autre technicien de football (français) était aux côtés d’Henri Despireux qui était invité au Cameroun à un forum sur le football camerounais. Christian Durancie ne cache pas sa désillusion après avoir suivi l’interview de Samuel Eto’o : « Samuel, C’est un grand joueur de football. Il a eu un rôle de président de fédération, voire même un peu plus. Je pense qu’il fait du mal à lui-même surtout. Aujourd’hui, ça va, mais dans quelques années, il s’en rendra compte. Durant l’interview, Samuel a montré qu’il a de très grandes ambitions. C’est en tout cas ce que j’ai constaté. Platini est un grand joueur de football. Mais quand il était joueur, il n’a pas mélangé les choses. Il a été remarquable comme joueur. Et maintenant, il est remarquable comme président de l’UEFA. Il n’a pas eu de discours de président de l’UEFA quand il était joueur. Et Samuel Eto’o gagnerait à prendre cet exemple de Platini ». Il poursuivra quelque peu dubitatif : « Quand je l’ai écouté l’autre jour à la télé, j’avais l’impression que c’est un candidat politique. J’avais l’impression qu’il était candidat à la Fécafoot ».
Au delà de ces deux techniciens, l’on est resté sur notre soif dans cet entretien à bâtons rompus où Samuel Eto’o n’a presque rien appris aux Camerounais, sinon qu’il a dépensé plus de 200 millions Fcfa pour que les Lions se qualifient pour le Mondial.
Peut-être ne faut-il retenir que cette réconciliation d’avec Roger Milla avec qui il avait eu une passe d’arme quelques semaines avant la coupe du monde sud-africaine.