Comme il est souvent le cas après une élimination hâtive, le360.ma a lancé les hostilités en accusant le sélectionneur du Maroc d’être le responsable de la débâcle. Il faut avouer que la seule chose qui a manqué à ce représentant de l’Afrique à ce mondial russe est son inefficacité offensive puisque la forme jouée est plus qu’intéressante.
Le reportage de Sport.le360.ma
Après sa défaite contre le Portugal, le Maroc ne verra pas le deuxième tour de la Coupe du Monde. Certes le groupe B n’était pas le plus abordable, mais les faits sont là, le Maroc est éliminé. Et Renard a sa part de responsabilité dans cet échec.
Lorsqu’un objectif n’est pas atteint, il faut des responsables. Le Maroc sorti aujourd’hui de la Coupe du Monde ne déroge pas à la règle. Les Lions de l’Atlas ont failli dans leur mission et avec eux, le sélectionneur national, Hervé Renard. Voici pourquoi.
Coup de poker
Comme le dit si bien le Français, « le vainqueur a toujours raison ». Hélas les Lions de l’Atlas n’ont battu personne dans ce Mondial. Donc ils ont tort! Et Renard le premier. Son choix de titulariser Ayoub El Kaabi s’avère être une erreur. D’abord parce que le Berkani n’a pas marqué le petit but qui aurait suffi à prendre trois points contre l’Iran pour lancer le Maroc sur la voie du succès. Dans le même temps, Khalid Boutaïb, un cadre de l’équipe et meilleur buteur en activité des Lions, cirait le banc de touche. Double peine pour le joueur de Malatyaspor: il fait banquette et son remplaçant ne brille pas. En zone mixte après la rencontre, l’ancien Strasbourgeois est venu s’exprimer devant les médias les larmes aux yeux. Perdu pour la cause.
Si l’ancien sélectionneur de la Côte d’Ivoire a fait preuve d’audace en titularisant El Kaabi et Harit face à l’Iran, le résultat apporte une vérité factuelle mitigée. Harit, élu homme du match, c’est le coup de génie de Renard. Pas Kaabi. Même si l’idée a séduit bon nombre d’observateurs au départ. Reste à connaître les raisons de ce choix surprenant pour une entame de Coupe du Monde. Certains médias évoquent une pression de Fouzi Lekjaa, président de la FRMF et de la RS Berkane, pour exposer son joueur aux yeux du monde et ainsi, mieux le « vendre ». Si Renard a cédé, c’est une faute. Mais rien ne l’atteste.
Lors du deuxième match de poule face aux coéquipiers de Cristiano Ronaldo, Amine Harit avait disparu du onze de départ. Choix tactique étonnant. voire incompréhensif quand on a été élu meilleur joueur pour son baptême dans la cour des grands, à 21 ans.
Première ratée
Hervé Renard a aussi perdu son duel tactique avec Carlos Queiroz. L’ancien adjoint de Sir Alex Ferguson à Manchester United dispute sa 4e Coupe du Monde. Renard découvre la compétition. Et l’expérience fait souvent la différence. Dans la préparation des rencontres comme dans la gestion des péripéties, chaque détail compte. Si le sélectionneur iranien a su tirer l’essentiel de son équipe pour provoquer un résultat positif, Renard lui s’est trompé dans la lecture du match.
En tardant à effectuer ses changements, le double vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations a failli. Il a fallu attendre la 76e minute et la blessure de Nordin Amrabat pour que le coach des Lions réagisse en lui substituant son frère. Simultanément, El Kaabi a cédé sa place à Bouhaddouz, pourquoi pas Boutaïb? Enfin, une dernière rotation a vu Da Costa remplacer Harit. L’idée de passer en 3-5-2 pour tenter de prendre 3 points est louable, mais elle arrive trop tard.
Face au Portugal, Renard a préféré titulariser Manuel Da Costa à la place de Romain Saïss. Malheureusement, le joueur d’Istanbul Basakçehir s’est loupé d’entrée. Dès la 4e minute, il n’a pas su empêcher le joueur le plus dangereux du monde de surgir pour ouvrir le score.
Faute de com’
A l’issue de la rencontre fatidique de Moscou, le sélectionneur, en larmes, s’est exprimé au micro de nos confrères de beIN Sport. Il s’en est pris au numéro 3 Portugais, Pepe, coupable d’une irrégularité dans la surface avant le but de Ronaldo. Un fait de jeu qui ne doit pas masquer un parcours sanctionné par deux défaites et zéro but inscrit. C’est une faute de communication pour un personnage qui habituellement contrôle parfaitement son image. Même quand l’émotion est à son paroxysme, ce que chacun comprend, il faut être capable de maîtriser ses nerfs.
Si Renard est responsable de ses choix humains, il n’est pas coupable au regard de la stérilité offensive des Lions de l’Atlas dans ce Mondial. Ni lorsque les joueurs entrants sont impliqués dans les scénarios qui condamnent l’équipe. Amrabat avait commis la faute avant le coup-franc détourné par Bouhaddouz dans le but de Munir. Puis Da Costa a laissé Ronaldo crucifier le portier marocain. La compétition de très haut niveau est impitoyable, elle ne pardonne pas. Renard et ses joueurs l’ont appris à leur dépens. C’était leur destin dans cette Coupe du Monde…