Yaoundé, Cameroun – Les titres de la presse camerounaise
reflètent l’immense déception causée par l’élimination précoce
des ‘Lions indomptables’ de la Coupe du monde de football, dans
laquelle leurs fervents supporters les voyaient franchir un
palier supplémentaire dans la hiérarchie mondiale.
Après avoir fait chorus autour de la cause nationale que
représentait la participation des ‘Lions indomptables’ au Mondial
asiatique, voici venu le temps des déballages et des règlements
de comptes pour les journaux camerounais qui réclament des têtes.
Sous le titre « Une Coupe du monde à oublier », le ‘Messager’
(privé) estime que « le Cameroun a raté sa Coupe du monde avant
même d’arriver au Japon », faisant allusion aux quatre jours
passés à Paris à parler de primes, aux 40 heures d’avion pour
rallier le Japon et aux heures de bus entre deux matches.
Le ministre de la Jeunesse et des Sports en prend pour son grade
« pour avoir embarqué 120 personnes, marabouts, charlatans, chefs
de village et diseurs de bonnes histoires ».
Pour ‘Le Messager’, l’entraîneur Winfried Schäfer n’est pas en
reste, pour « avoir manqué de vision profonde du football
camerounais qui lui aurait permis de prospecter de nouveaux
talents, d’opérer de nouveaux choix tactiques au lieu de se
confiner à retourner dans tous les sens le trésor humain légué
par ses prédécesseurs ».
Selon le journal, Schäfer a « toujours donné l’impression d’être
de passage dans un pays (le Cameroun) où il n’a jamais résidé, où
il était venu se refaire une santé financière ».
Les joueurs ont leur part de responsabilité dans l’échec, selon
‘Le Messager’ qui juge leurs performances individuelles nettement
insuffisantes.
Pour ce journal, « les ‘Lions’ ont délaissé les vertus d’humilité,
de combativité qui ont fait leur notoriété, s’engluant dans
d’éternelles querelles de primes qui sonnent comme une injure aux
masses paupérisées du Cameroun qui n’ont rien ménagé pour eux ».
Le quotidien ‘Mutations’ fait sensiblement la même analyse que
son confrère, constatant que « les ‘Lions’ sortent piteusement de
la Coupe du monde ».
Selon ‘Mutations’, « depuis le match nul contre l’Irlande, les
‘Lions’ ne se sont jamais montrés à leur avantage ».
Le journal critique les joueurs qui, à l’exception de Eto’o, de
Boukar et de Tchato, n’auraient pas tenu leur rôle, Schäfer « qui
doit assumer l’échec pour avoir promis de faire mieux qu’en 1990 »
(quart de finaliste), l’organisation générale de l’équipe et les
dirigeants « qui ont transformé la sélection nationale en bouquet
de récompense ».
Sous le titre « Désillusions », le tri-hebdomadaire ‘La Nouvelle
Expression’ critique les joueurs, « trop riches pour s’engager »,
l’entraîneur « en chômage » et « une délégation pléthorique et
inutile », estimant que « le Cameroun a récolté la tempête ».
Pour ‘La Nouvelle Expression’, « jamais on aura vu des ‘Lions’
aussi amorphes, incapables de rugir, rattrapés par la réalité de
l’âge et les limites de l’effort physique ».
Ce journal considère le Cameroun « comme la déception de tout un
continent qui avait placé ses espoirs en cette « dream team ».