Entre un Ahmad Ahmad qui jure de rester intransigeant vis-à-vis du pays hôte parce que soucieux de réussir (sa) première Can à 24 équipes et un Tombi à Roko qui estime qu’il n y a pas lieu de faire une tempête dans un verre d’eau, l’arrivée de cette mission d’inspection, nouvelle mouture, s’annonce pour le moins plein de suspens.
Condamné à réussir, Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt sait mieux que quiconque, que le moindre faux pas peut être préjudiciable pour le pays hôte. Il suffit de manquer d’arguments pour rassurer les émissaires de la Caf pour être « blacklisté ». C’est pourquoi, en homme prévoyant, le ministre des Sports a martelé à ses collaborateurs de faire preuve de tact et de maitriser son sujet devant cette équipe de « gendarmes » que beaucoup redoutent depuis la petite guéguerre déclenchée il y’a dix jours, entre le Cameroun et l’instance africaine au sujet de la capacité ou non d’abriter cette prestigieuse compétition. Attendue ce week-end, cette mission aura droit à un traitement princier et des commodités dignes d’un pays déterminé à réussir le pari de l’organisation.
On sait tous qu’Ahmad Ahmad ne veut pas manquer le coche pour sa première expérience d’une Can à 24 pays et ne s’en cache d’ailleurs pas. « Je serai intransigeant avec le Cameroun comme je le serai avec la Côte d’Ivoire et la Guinée pour les Can de 2021 et de 2023. On ne peut plus se permettre d’organiser des Coupes d’Afrique là où les terrains sont en mauvais état, où les services médicaux sont insuffisants, où les hôtels ne correspondent pas au standing des joueurs… Si tel ou tel État n’est pas à même d’accueillir une phase finale, on procédera à un nouvel appel d’offres. Des missions seront menées par un cabinet d’audit dans les pays organisateurs, avec des spécialistes assistés de techniciens de la Caf. Cela évitera les influences politiques extérieures », argue le président de la Caf.
Retards inquiétants
Tout le contraire de la Fécafoot dont le patron pense que la mission d’inspection est quelque chose de relativement simple puisqu’il suffit au pays hôte de prouver qu’il applique le cahier des charges de la Caf. Pour le numéro 1 de l’exécutif de la maison mère du football camerounais, la mission d’inspection est quelque chose de relativement simple puisqu’il suffit au Cameroun de prouver qu’il applique le cahier des charges de la Caf. « Nous allons sillonner le pays, amener les inspecteurs à Douala, Yaoundé, Garoua, Limbe et Bafoussam pour observer les travaux en cours. Nous avons déjà accueilli ce genre de mission en 2016 et nous savons donc à quoi nous attendre. La seule différence, c’est qu’il y aura un expert indépendant. Il y aura un rapport de la commission d’inspection, puis de nombreuses autres missions, jusqu’à la date de l’organisation. Si, au bout du huitième ou neuvième rapport de mission, la Caf constate toujours des retards inquiétants, alors il sera temps de le signaler. Mais jusque-là, c’est prématuré », explique-t-il.
C.D.