Au départ c’était une rumeur. Elle se confirmera par la suite. Le 10 mai, veille du deadline fixé par la Fifa pour expédier 30 noms des joueurs, Paul Le Guen aurait envoyé une liste de dix-sept noms à la fédération camerounaise de football.
C’est le lendemain qu’il envoie les treize autres noms.
Après les trois premiers matchs amicaux, Le Guen rend public sa liste des vingt trois joueurs (+ 1, Marcel Ndjeng). Il a été rapporté que c’est là où les rapports entre Eto’o et Le Guen commencent à se tendre. Selon le clan Eto’o, Samuel reprocherait à Le Guen de ne l’avoir pas « consulté » avant de publier ses listes, lui le capitaine. Et on se tourne vers les médias.
Après la défaite contre le Japon, Eto’o se lâche dans une pique bien dosée : « Paul Le Guen doit prendre ses responsabilités. Il rendra compte à ceux qui lui ont fait confiance ».
Réponse de Paul Le Guen : « Si Eto’o a avait émis ne serait-ce qu’une petite réserve sur le fait que je l’utilise sur le côté (et non en pointe), j’aurais étudié la question avec lui ».
C’est clair : Eto’o critique ouvertement les choix tactiques de son coach alors que le classement était mis en place avec sa collaboration. La tension était si violente en sourdine que l’entourage du technicien français aurait même émis l’hypothèse d’une… démission avant le match contre le Danemark. Cela aurait-il pu se matérialiser ? C’est mal connaître Le Guen qui est passé maître dans l’art de la maîtrise de la pression.
Après la défaite contre le Japon justement, en communicateur averti, surtout avec un dernier match des plus difficiles contre les Pays Bas, Eto’o avait compris que les carottes étaient cuites et a donc déployé un plan de communication pour se sortir de la déferlante. Probablement avec réussite.