Le troisième club de la presse des journalistes sportifs a eu pour invités le président national et vice-président, porte parole de l’Association des footballeurs amateurs du Cameroun.
L’Association des footballeurs amateurs du Cameroun (Afac) à en croire son président, a commencé ses activités en octobre 1997 et elle a été reconnue par le Minsep le 17 décembre 1998 et obtenu l’agrément de la Fécafoot le 22 décembre 1998. Elle était la première et la seule autorisée à fonctionner au Cameroun.
Avec des missions bien précises. Entre autre préparer le footballeur et le football camerounais de passer du stade amateur à celui du professionnalisme. C’est ainsi qu’elle a eu le loisir d’être au centre de plusieurs consultations sur le football camerounais, mais aussi de se voir confier la gestion des interpoules 1998. Curieusement ou mystérieusement, elle va se faire doubler par l’Association des footballeurs du Cameroun (Afc) qui va devenir l’interlocutrice de la fédération camerounaise de football. D’ailleurs pensait-on, cette dernière avait fait fusion avec la première. Les dirigeants de l’Afac qui font un come-back sur la scène après une dizaine d’années d’éclipse disent qu’il n’en était rien. Ils justifient cette disgrâce de la Fécafoot par les batailles pré et post Coupe du monde France 98.
Et dans cette crise, les dirigeants de la Fécafoot avaient à tort taxé l’Afac d’être plus proche du Ministre de la Jeunesse et des Sports, Joseph Owona. «La délégation camerounaise est rentrée divisée. Onana Vincent, alors président de la Fécafoot estimait que le football des jeunes n’avait pas sa raison d’être. Pourtant des esprits éclairés, à l’instar de Evéhe Monono, avaient lancé le football des jeunes dans la perspective de préparer la relève.» Bien avant, l’interpellation et l’incarcération de Onana Vincent avaient créé une véritable crise à la Fécafoot, au point que la Fifa se vit obligée d’intervenir en créant la Cellule Exécutive Provisoire (CEP), et lors d’une tripartite à la Primature, la Cep, l’Afac et le Minsep représenté par M. Tadjoré Ndjock Maurice étaient autour de la table des débats. Il était question de mettre un terme au désordre.
Curieusement, après la mise sur pied de la CEP, lors du renouvellement des organes de gestion de la Fécafoot, les dirigeants de l’Afac apprennent que c’est une autre association qui est agréée par la Fécafoot. D’où son éclipse. Mais pourquoi cette première association reconnue par toutes les instances n’a pas revendiqué sa légitimité, préférant plutôt se laisser phagocyter, voire se faire doubler. Et son promoteur se lier une amitié suspecte avec l’association rivale, Afc ?
Pas d’accointances avec l’Afc
A ces interrogations, les responsables de l’Afac, invités du Club de la presse ont donné des réponses peu convaincantes. En effet, ils soutiennent que leur association n’a jamais eu des accointances avec l’Afc. «L’Afac n’a jamais cessé d’exister. Il n’a donc jamais été question d’une quelconque aliénation de l’Afac pour l’Afc», affirme le porte-parole, Pierre Batamak qui poursuit : «il s’est plutôt agi d’un hold-up. Et si vous parlez par rapport à l’Afc, c’est de quelle Afc s’agit-il ?»
Nous apprendrons ainsi toutes les péripéties qui ont abouti à la création de l’Afc. Puis, il a conclu à ce sujet : «l’Afc et l’Afac n’ont jamais cheminé ensemble. Mais le président de notre association, pour une situation de fait, au nom de l’apaisement prôné par les pouvoirs publics en 1999, a été avec David Mayebi président de l’Afc dans le cadre des relations entre deux personnes physiques.». Et M. Batamak de jeter un pavé dans la mare en révélant que de 2001 à 2009, l’Afc a reçu une subvention de1.780.000 d’euros (environ 1,164120 milliards Fcfa) qui a été détournée en plus de l’argent du football camerounais que l’Afc a reçu au titre des aides diverses de la part de la Fécafoot. L’Afac, quant à elle n’aurait rien reçu de personne. Par cette revendication, l’Afac voulait-elle se faire complice de détournement ? A cette déclaration du porte-parole de l’Afac, nous sommes tentés de croire que c’est un problème d’argent qui aurait divisé les amis d’hier. Ensuite, de quel droit l’Afac pense-t-elle qu’elle aurait eu à bénéficier d’une quelconque part du gâteau alors qu’elle avait accepté de s’éclipser volontairement ?
Bilan positif et Plan d’action ambitieux
L’Afac a des missions bien claires que lui ont assignées les pouvoirs publics camerounais : « vulgariser l’esprit sportif, inculquer l’esprit de fair-play, concourir à la promotion du football, inventorier et répertorier les footballeurs sur l’ensemble du territoire, créer un cadre de réflexion permanent sur le football, développer chez l’amateur le respect de l’éthique sportive et préparer les jeunes joueurs au professionnalisme. » C’est cette dernière mission que l’Afac n’a pas pu accomplir. Sinon, on note à l‘actif de l’Afac : la création d’une équipe de football jeunesse Fc de Bonamoussadi à Douala, Inter Fc de Ndogbele à Yabassi dans le Nkam, la création de quatre équipes de Futsall et l’organisation d’un tournoi de cette discipline. Cette compétition a fait découvrir des jeunes talents à l’instar de Ossosso qui plus tard a été meilleur buteur du championnat de football. L’organisation d’un tournoi à Esse où a été découvert le joueur Zambo. Par ailleurs, l’Afac dispose désormais d’un siège à l’ancienne agence Sonel Akwa.
Ces premières actions, a précisé le porte parole de l’Afac, ont été réalisées dans la clandestinité de fait dans laquelle cette association a existé. Mais en cette année 2011, elle a un plan d’action plus ambitieux. A cet effet, elle a entrepris de donner gracieusement le matériel sportif aux footballeurs et à ce jour, 16 clubs ont ainsi reçu des dizaines de ballons. Elle entend souscrire une assurance pour couvrir tous les footballeurs camerounais titulaires d’une licence. Elle donnera une assistance juridique aux footballeurs. Enfin, elle envisage de signer une convention avec l’Ajsc dans le cadre de la sensibilisation. Bref l’Afac voudrait faire en sorte que le joueur camerounais soit à l’image d’un footballeur moderne.
L’adhésion y est gratuite, et à ce jour l’association compte 1.315 adhérents et 16 de ses membres siègent au Comité exécutif de la Fécafoot. L’Afac a souvent pris position sur les problèmes inhérents au football camerounais. Les dirigeants de l’Afac disent nourrir pour ambition de rassembler tous les footballeurs camerounais et élire un président qui sera reconnu par tous. Et le porte-parole de l’Afac de préciser pour conclure : « Nous ne sommes pas un syndicat. Par contre, nous voulons amener le footballeur camerounais à aimer son métier. Et nous attendons que le Comité exécutif tranche sur la question de la représentativité de l’Afc ou de l’Afac au sein des instances dirigeantes de la Fécafoot. »
Mathieu Nathanaël NJOG