Engagés dans quatre compétitions cette saison, Ums de Loum, Coton sport de Garoua, Union Sportive et New star incapables de s’imposer lors des matches aller et retour, ont été tous éliminés. C’est donc une autre année blanche et sèche pour les représentants du pays des Lions dont le dernier sacre remonte à 1981 lorsque l’Union sportive de Douala s’adjugeait le trophée de la coupe des clubs vainqueurs de Coupe.
Rêve brisé ! Espoirs perdus ! Cette année encore, le ciel des compétitions africaines est gris pour les quatre représentants du Cameroun. Comme un cauchemar, les victoires se sont faits rares, les matchs nuls sont arrivés par accident et les défaites, la tasse de thé de nos décevants ambassadeurs. C’est à croire que les quatre clubs en lice jusqu’à ce dimanche, ont été surpris par les différentes confrontations pour lesquelles elles se sont qualifiées. Il n’y a qu’à regarder le spectacle insipide qu’ils ont produit pour s’en convaincre. Jeu sans relief, organisation technico-tactique en panne, performances brouillonnes et improductivité dans le jeu entre les lignes, secousse dans les rangs du staff dirigeant, amateurisme béat… Mis à part Union sportive de Douala qui a montré de la volonté et de l’ambition, les équipes camerounaises ont toutes presque souffert des mêmes maux. Un peu comme si elles s’étaient passée le mot.
En Coupe de la Confédération africaine de football, Ums de Loum est tombé sur la pelouse de Fus de Rabat (Maroc). Quant à l’Union de Douala, elle a été battue et donc éliminée par le Zamalek du Caire (2-1) en terre Egyptienne. Pour sa part, Cotonsport de Garoua qui restait l’unique club sur lequel le pays comptait, est tombé à domicile ce dimanche face au Stade Malien de Bamako lors de leur seizième de finale retour de la Caf Champions league. New star de Douala sorti par Renaissance de Ndjamena à peine les préliminaires ouvertes, était la première équipe à plier bagages. Cette année comme les six dernières, aucun club camerounais n’a franchi la phase des poules d’une compétition africaine interclubs. Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Professionnalisme dans la gestion
Pour tenter d’expliquer cette défaite d’entrée, certains analystes expliquent que la nomination d’un nouveau coach qui apparemment n’a pas la pleine mesure des exigences de Coton Sport et le départ du coach Gabriel Haman (considéré comme le gardien du temple) transféré à la direction du centre de formation du club, y est pour beaucoup. Il faut déjà reconnaitre que les Cotonculteurs ont essayé de briser le signe indien en atteignant la finale de la Ligue des champions en 2008 grâce à leur organisation, la qualité de ses effectifs et le sérieux et le professionnalisme qu’il y a dans la gestion. Tant que les autres clubs ne calquent pas ce modèle quoique les verts et blancs soient désormais sevrés de la manne de la Société de développement du coton (Sodécoton) en se mettant au diapason du football moderne et professionnel, il sera difficile pour un club camerounais de gagner une coupe africaine. Tout le monde est unanime que les joueurs de cette époque de lumière n’ont pas le même talent que leurs prédécesseurs qui ont gagné beaucoup de titres jadis mais, la réussite aujourd’hui exige beaucoup de talent, beaucoup d’organisation et beaucoup de moyens pour motiver les joueurs.
Clochardisation et mendicité
Pire, les conditions dans lesquelles évoluent les footballeurs camerounais sont à milles lieux de celles des pays qui remportent chaque année ces trophées. Pendant que les joueurs et les entraineurs sont valorisés et revalorisés ailleurs, les nôtres sont clochardisés ici. Ils végètent, rackettent et sont presqu’au bord de la mendicité. Il faut donc une grande révolution et une prise de conscience profonde pour sortir de
cette situation. Sinon, il sera difficile de stopper la saignée. Surtout que depuis la création de la Ligue des champions orange en 1964, trois clubs camerounais ont pu décrocher les trophées. L’histoire retient en effet que le premier titre a été remporté par Oryx de Douala en 1964 à Accra au Ghana face au Stade malien sur un score de deux buts à un.
Il faut attendre 14 ans après pour revoir une équipe camerounaise au devant de la scène. C’est plus précisément en 1978 que Canon de Yaoundé a obtenu son premier titre continental, en s’imposant lors de la finale retour devant Hafia Fc (Guinée Conakry) au stade de la Réunification de Douala. Les Mekok Mengonda Mebenda ont été succédés en 1979 par Union de Douala. Les Nassaras Gamakaï ont remporté le trophée après les tirs au but (5-3) devant Hearts of Oak (Ghana) au stade Ahmadou Ahidjo. Un an après, le Kpa-Kum remporte son deuxième titre africain en venant à bout de l’As Dragons (Rdc) dans la cuvette du stade de la réunification de Yaoundé (3-0). Depuis cette année, c’est la disette. Les clubs camerounais se font humilier chaque année. Leur parcours à ces compétitions s’arrête pour la plupart soit au stade du tour préliminaire, soit au 16ème de finale. Et le cycle recommence.
Christou DOUBENA