Convaincu que le pays de Roger Milla va réussir le pari de l’organisation de la prochaine Coupe d’Afrique des nations à 24 malgré son économie maussade, le ministre des Sports et de l’éducation physique estime que cette compétition va concourir à faire vibrer la fibre patriotique des citoyens camerounais.
Encore sous verrous derrière les lambris dorés d’Etoudi, l’information est contenue dans les colonnes de nos confrères du quotidien Le Jour dans sa livraison d’hier, vendredi 28 juillet 2017. Paul Biya attend Ahmad Ahmad à Yaoundé. Le scoop est lâché ! Des sources dignes de foi précisent que la rencontre devrait avoir lieu à la mi-août, juste après le pèlerinage que le dirigeant de la puissante organisation de football effectue actuellement à la Mecque. Paul Biya veut sans doute normaliser les rapports avec une institution sur laquelle pèsent de lourds soupçons de « vendetta » contre son pays. En effet, précise le Jour, suite à l’éviction du camerounais Issa Hayatou à la tête de la Caf au terme d’un interminable règne de 29 ans, Ahmad Ahmad veut, selon certaines informations, nettoyer les écuries d’Augias et recadrer le pays de Roger Milla qui aurait été « gâté » par l’ancien président.
Célébrer la solidarité et le fair-play
Les ambitions démesurées doublée du chauvinisme de certains membres du gouvernement, en disent long sur la volonté affichée du « premier sportif camerounais » à relever le défi de l’organisation de cette Can qui passe de 16 à 24 équipes. Malgré le caractère « mauvaise surprise » que recouvre la nouvelle, l’Etat n’est pas prêt de reculer. Interrogé à Abidjan en Côte d’Ivoire en marge de la tenue des Jeux de la Francophonie, Pierre Ismaël Bidound Mkpatt se veut plus que jamais rassurant. Loin des clichés de pays surendetté et de nation sevrée d’infrastructures sportives, routières et hôtelières, le ministre des Sports croît dur comme fer que l’occasion de la Can sera plutôt un plus dans la consolidation du vivre-ensemble cher à son créateur Paul Biya. « L’organisation de la Can 2019 au Cameroun est considérée comme une victoire diplomatique et sportive qui va améliorer l’image de marque du Cameroun à l’intérieur et au delà de nos frontières. Pendant un mois, notre pays va focaliser l’attention nationale et internationale à travers le sport en célébrant la fraternité, la solidarité, le fair-play, le vivre-ensemble et l’excellence, il n’est pas nécessaire de nous appesantir sur les retombées socio-économiques de e prestigieux événement qui sont connus par tous », explique-t-il à nos confrères de Cameroon tribune.
Ahmad est bon
En bon technocrate moulé à la bonne école du système, l’homme en profite pour clore le débat sur un éventuel complot ourdi par la Confédération africaine de football (Caf) en vue de retirer l’organisation de la Can au pays. « Les réajustements et toutes les résolutions et directive prises par la Caf pour la meilleure gestion et la projection du football africain sont, en ceux qui concernent le Cameroun, à féliciter et à respecter. Il n’y a pas de surprises bonnes ou mauvaises à rechercher quand la Caf prend de nouvelles dispositions. Nous sommes en phase d’organisation, phase qui se veut dynamique car devant intégrer toutes les innovations utiles. Pour tout dire, le Cameroun est en alerte mobilisé dans la synergie de toutes les intelligences et toutes les compétences nécessaire, pour s’adapter a toutes les diverses interpellations nouvelles qu’exigent la bonne organisation de la CAN Cameroun 2019 ». Voilà qui est dit !
C.D.