En conférence de presse ce vendredi, le sélectionneur belge s’est expliqué sur les raisons de ses choix de joueurs pour le match qui attend le Cameroun le 10 novembre en Zambia. Non sans oublier d’évoquer les cas de Joël Matip et de Choupo-Moting.
Le match contre la Zambie n’ayant aucun enjeu pour le Cameroun, on se serait attendu à ce que vous appeliez de nouveaux joueurs. Pourquoi avoir convoqué les mêmes ?
C’est vrai que c’est un match sans enjeu pour le Cameroun et la Zambie. Mais il y a encore beaucoup à perdre. La Zambie veut terminer cette campagne avec une victoire chez elle, contre le champion d’Afrique et terminer deuxième de la poule. La Zambie a évolué depuis un an. Il y a une grande différence entre la Zambie que nous avons battue à Limbe l’année dernière et la Zambie d’aujourd’hui. C’est une équipe dangereuse, alors nous ne devons pas ménager nos efforts. Nous-aussi, si on gagne, on pourra se consoler avec la deuxième place du classement. On n’a pas bien débuté cette campagne contre la Zambie avec un 1-1, c’est peut-être la raison pour laquelle on n’a pas pu se qualifier pour la Coupe du monde. Je pense que les joueurs doivent être assez motivés pour décrocher cette deuxième place. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas fait trop de changements dans la liste. On a besoin de nos meilleurs joueurs pour gagner ce match. En plus, on peut aussi dire qu’on commence petit à petit à préparer la CAN 2019. J’ai appelé des joueurs locaux, mais l’ossature est presque la même que celle du groupe que nous avons depuis près de deux ans maintenant. Je ne voulais pas faire trop de changements. Ce ne serait pas bien vis-à-vis des joueurs qui m’ont donné autant à la dernière CAN.
Est-ce à dire que les deux joueurs locaux convoqués vont encore jouer les rôles de remplaçants et espérer les 5 dernières minutes ?
Je dois d’abord voir les joueurs pendant les entrainements. Mais en réalité, pour un joueur local, être convoqué en sélection nationale est quelque chose de vraiment émotionnelle. Ce sont des joueurs qui ont toujours rêvé d’être avec les Lions Indomptables et aujourd’hui, ils auront la chance de l’être. On a vu ça avec Pangop : avant l’Algérie, il a été avec nous une fois. On a vu que ce n’était pas mauvais et c’est pourquoi on a pensé qu’il peut tenir. C’est pourquoi je dis que les joueurs locaux, il faut les prendre au moment où ils sont vraiment prêts. Il faudra faire attention de ne pas leur mettre trop de pression en leur disant directement qu’ils vont jouer. C’est déjà énorme psychologiquement d’être dans un groupe de professionnels et de s’entrainer avec eux pendant une semaine. Il faut qu’ils s’adaptent progressivement. Je n’ai pas peur de les titulariser parce que je veux absolument la deuxième place du groupe. Je n’ai aucun problème avec ça.
Comment faites-vous pour rester serein lorsque vous sélectionnez des joueurs moyens en clubs au détriment de joueurs comme Choupo-Moting ou encore Léandre Tawamba qui, lui, totalise déjà 12 buts toutes compétitions confondues ?
Pour le cas de Tawamba, c’est un joueur qu’on surveille depuis. Mais comme je l’ai dit en ce qui concerne les joueurs locaux, on a un groupe qui a gagné la CAN. Moi je trouve que ce sont ceux-là qui doivent continuer à faire le travail. On ne doit pas changer pour changer. Quant aux joueurs que vous citez, que voulez-vous que je fasse ? Croyez-vous que je n’échange pas avec eux ? Croyez-vous que je ne leur envoie que des WhatsApp ? J’ai rencontré Joël Matip deux semaines après être arrivé au Cameroun. J’ai rencontré Ibrahim Amadou aussi. Ils m’ont dit qu’ils ne peuvent pas venir. Certains joueurs disent qu’ils ne viennent pas parce que je suis le coach. Que vais-je faire ? C’est à vous de leur demander pourquoi ils ne veulent pas jouer pour le Cameroun. Croyez-vous que je ne serai pas content d’avoir Joël Matip et Amadou dans mon équipe ? Et les autres ? Choupo-Moting, c’est un cas spécial. Comment vais-je appeler un joueur chaque fois dans ma liste et que, deux jours avant le stage, il me dit qu’il ne peut pas venir parce qu’il est blessé ? Je n’en veux pas à ces joueurs qui, à mon avis, ne savaient pas de quoi je suis capable. Ces joueurs qui passent le temps à dire qu’il est encore trop tôt pour eux, qu’ils ne sont pas encore prêts. J’ai contacté Félix Eboa de Guingamp, je l’ai vu et il m’a dit qu’il n’est pas prêt, qu’il pense d’abord à sa carrière et qu’il préfère se concentrer sur Guingamp. Qu’est-ce que je fais ?
Propos recueillis par Arthur Wandji