Au moment où les petits épargnants sont touchés par la douloureuse crise qui traverse la Cofinest, la responsabilité des uns et des autres dans la chute de cet établissement de Micro-finance de 2ème catégorie n’épargne pas le monde du football. En effet, l’Union Sportive de Douala serait un de ses principaux créanciers.
La Cofinest constituée au départ essentiellement de supporters de l’Union sportive de Douala, est alors une société coopérative, inscrite au registre des Groupes d’initiative commune du Ministère de l’Agriculture.
La phase de l’épargne et de crédits aux membres dure jusqu’en 2003. Le 20 août 2004, suite à la décision 0491 Cf ministère des Finances, Cofinest devient un établissement de Micro-finance de 2ème catégorie. L’établissement ainsi agréé est une société anonyme dont les principaux dirigeants sont Michel Nzuko (président du Conseil d’administration) et Michel Kamdem (directeur général).
Dans l’imagerie populaire, le passage de la coopérative à un établissement de micro-finance n’est pas une simple mutation. C’est que, « Cofinest est devenue une banque », croit-on. Et pour cause, la liste des actionnaires est longue : 508 personnes se partagent les 110.885 actions de 10.000 francs Cfa chacune. Soit un capital de 1.108.850.000 francs Cfa. On dirait donc une vraie banque. Les clients se bousculent aux guichets et les agences Cofinest se multiplient à travers le pays. « Cofinest fonctionnait très bien et ses gros actionnaires étaient fiables », se souvient l’un des promoteurs. Parmi les plus gros porteurs, l’on peut citer Michel Nzuko (23504 actions), Michel Kamdem (16192 actions), Guy Bertrand Kamdem (11749 actions), Kam Joseph (5.000 actions).
Mais il ne se dit pas que du bien de cet établissement. Le gendarme financier de la sous-région, à savoir la Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac) est alertée par des contrôleurs qui ont scruté les comptes de Cofinest. Sont particulièrement visées, des créances dites douteuses. Les créances en causes sont imputées à l’Union sportive de Douala (1,4 milliard de francs Cfa), la Société de gestion immobilière et financière ayant pour promoteur Michel Kamdem (345 millions francs Cfa), Michel Kamdem (222 millions francs Cfa), Etablissements Fokou Confort (404 millions francs Cfa), Thomas Jeuna (157 millions), et 15 autres débiteurs. Les sommes en cause portent sur un montant total de 3,9 milliards de francs Cfa.
Au Bord du gouffre, cet établissement de Micro-finance de 2ème catégorie n’arrive plus à satisfaire sa clientèle comme en témoignent les violentes altercations ayant opposés les forces de l’ordre et les épargnants le lundi 28 février 2011 à l’agence de la Compagnie financière de l’Estuaire à Akwa. Quelles mesures prendront les dirigeants des « nassara » pour régler cette dette colossale? Une question qui reste aujourd’hui sans réponse.
Avec Lejour