Philippe Ndioro a évolué au poste d’attaquant au sein de plusieurs clubs professionnels en France dont Nice, Lens et Mulhouse. Puis chez les Lions Indomptables où il a été sélectionné pour la première fois en 1985, à l’occasion de la Coupe de l’UDEAC qu’organisait le Gabon.
Nous l’avons rencontré à Yaoundé ce mercredi alors qu’il se rendait à Bafia pour suivre le match en retard du championnat de Ligue 1 entre Cosmos et Unisport de Bafang. Une preuve que même installé loin du pays, il s’intéresse à tout ce qui s’y passe. « Je n’ai jamais été détaché du pays ou du football camerounais. Je suis au courant de tout ce qui se passe dans mon pays. J’aime bien le Cameroun, même si souvent, au marché, on me traite de faux blanc et ça m’énerve. Je suis Camerounais, un patriote. Donc, je suis toujours toute l’actualité du pays : le football, la politique, tout », nous a-t-il confié.
A propos du championnat de football local, il a exprimé quelques regrets de le voir perdre de sa saveur sur le terrain et dans les gradins : « J’ai regardé Canon – Tonnerre la dernière fois et j’ai été très déçu par le niveau de jeu, par le vide dans le stade. Je me rappelle les derbys d’antan où les stades étaient plein, avec près de 80% de l’effectif de l’équipe nationale entre les deux équipes, avec des footballeurs hors-pairs et talentueux. Au Cameroun, il y a un génie, un talent qui naît tous les jours, comme au Brésil », a indiqué Philippe Ndioro.
Au sujet des Lions Indomptables, Philippe Ndioro est déçu par tout ce qui ce passe. « Ça me fait un peu mal en ce moment, parce que j’étais à la Coupe du Monde au Brésil où j’ai vu tous les matchs. A la dernière CAN j’y étais aussi. J’avais mené une réflexion il y a quelques années. On nous appelait les Brésiliens d’Afrique. C’était quelque chose de super. En ce moment, on ne peut plus dire cela », se désole-t-il.
L’ancien Lion Indomptable qui a côtoyé Roger Milla sur les stades espère qu’avec l’organisation de la CAN en 2019, le Cameroun va se relever au regard de la matière dont dispose son pays : « Nous sommes dans un marasme, une abîme et avec cette CAN que nous organisons en 2019, j’espère que ça va être le vrai décollage, le vrai départ. Il y a de bons jeunes au pays. On d’ailleurs toujours eu de bons joueurs. Mais, de bons joueurs ne font pas une équipe. Le jour où on va revenir à nos bases avec de très bons joueurs, une bonne équipe nationale, on va encore faire du mal en Afrique et dans le monde ».
Antoine Tella à Yaoundé