Accusé de mauvaise gestion et d’avoir torpillé les textes de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), l’ancien président déchu est dans le viseur de l’Association des clubs de football amateur du Cameroun (Acfac) dont l’assemble générale extraordinaire a eu lieu hier 2 décembre 2017 à Yaoundé.
Il y’a cinq mois, on la présentait comme une association diminuée, divisée si ce n’est ramollie par les épines de la crise électorale à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Les mots pour décrire le climat au sein de l’Acfac étaient beaucoup plus dépréciatifs au regard des batailles internes et des avis divergents émis et soutenus par certains de ses acteurs puis, amplifiées par la presse. La fameuse réunion de Conakry convoquée en juillet 2017 par la Fédération internationale de football association (Fifa) dans le but de réconcilier le Comité exécutif déchu de l’instance faîtière du football camerounais et ses grands opposants avait étalé au goût du jour, les signes avant-coureurs de l’inévitable implosion à laquelle elle était presque vouée. Quelques mois plus tard, la tempête s’est visiblement calmée et les membres déterminées à avancer dans une même direction au nom de l’intérêt du général du football camerounais pour lequel beaucoup coulent sang et sueur au quotidien.
Acfac et Uccaf en route vers les urnes
La démonstration de force observée samedi dernier au palais des Sports de Yaoundé à l’occasion de l’Ag extraordinaire témoigne à suffire que l’Acfac n’est pas morte, qu’elle tient toujours debout et qu’elle fédère toujours autant d’adhérents. A preuve, ce sont pas moins de 400 membres venus des 10 régions qui ont pris part à ce conclave tenue dans un contexte marqué par l’approche des élections à la Fécafoot et l’inéluctable début des jeux d’alliances, procédé par lequel se livrent les aspirants au trône pour espérer avoir droit au chapitre au terme du scrutin. Des tractations qui ont déjà conduit, mi-octobre 2017, à la création à Douala, de l’Union camerounaise des clubs amateurs de football (Uccaf). Pendant plus de six heures d’horloge, Henri Balla Ongolo, Akoue Epie Domingo, Djoubairou Boubakary, Nana Saleng Ngogand et Cie ont épluché point par point, les différentes articulations inscrites à l’ordre du jour.
Le Comité de normalisation interpellé
Des quatre grandes résolutions prises, celle concernant Tombi à Roko, l’ancien président de la Fécafoot, déchu pour illégitimité en août dernier par décision de la Fifa, reste la plus importante. En effet, l’Acfac « annonce des poursuites judiciaires à l’encontre de tous ceux qui ont violé les textes et règlements régissant la Fécafoot ». En français facile, les clubs amateurs veulent poursuivre en justice l’ex patron de Tsinga et l’ensemble de ses collaborateurs qu’ils accusent d’avoir « torpiller » les textes pour se hisser et se maintenir au pouvoir. En effet, l’Acfac, au-delà de la remise en cause de la gestion (querellée) de l’ancien président de la Commission de désignation des arbitres à la Ligue provinciale de football du Cameroun, croit avoir recensé nombre d’insuffisances qui ont germé selon elle depuis les ligues départementales à travers la création des équipes fictives.
Lesquelles ligues avaient été dissoutes à la faveur de l’annulation des élections de juin 2013, et par conséquent devaient se reconstituer. Au demeurant, rien n’a changé selon l’Acfac, et ce sont ces mêmes démembrements qui avaient entériné les nouveaux textes de la fédération, encore gavés d’après elle, de beaucoup d’incongruités. Occasion d’attirer l’attention du Comité de normalisation, l’organe transitoire chargé d’examiner et toiletter les textes avant l’organisation des joutes électorales prévues avant le 28 février 2018.
C.D.