Il est 10 heures 45 minutes, ce mardi 26 avril 2016. Nous sommes au lieu-dit Kouékong. C’est dans ce petit village du groupement Bafoussam, situé à la rive gauche du pont sur le Noun, que le gouvernement a choisi de bâtir le premier réel fruit du Renouveau dans la région de l’Ouest. Depuis l’extérieur de l’enclos du chantier, l’on peut déjà apercevoir une partie de la tribune présidentielle, ainsi que les projecteurs et les écrans géants.
Une fois à l’intérieur, c’est une vaste étendue de surface de terrain terrassé qui se présente. Ci là et là, les morceaux de lattes, de chevrons ayant certainement servi à l’échafaudage pendant la construction du stade, sont déposés. Quelques ouvriers chinois et camerounais, y vadrouillent. Plus l’on avance, les images rappelant un champ de ruine, cède progressivement la place au stade flambant neuf. Du couloir à l’enceinte du stade proprement dit, l’on croit être dans un autre monde. A vu d’œil, l’on peut déduire que l’ouvrage a été réalisé avec rigueur. Pas fissures au mur, ni au sol. Les sièges aux couleurs du drapeau national sont minutieusement disposés sur chacun des gradins du stade. La piste d’athlétisme fraichement matérialisée, colle encore aux semelles des souliers. Sur l’aire de jeu, la verdure du gazon naturel ne séduit quelques reporters qui s’y précipitent à l’effet de se faire prendre en photo. Tout ici, dans cette enceinte, sent du neuf. L’envoyé du ministère des sports et de l’éducation physique (Minsep) qui visite l’infrastructure, ne cache pas son émerveillement. A défaut de le dévoiler par des mots, il secoue sa tête, en guise d’acquiescement. Toutefois, avant la cérémonie d’inauguration et la visite d’un émissaire de la confédération africaine de football (Caf), pour l’homologation du stade, ce qui doit encore être fait, se situe au niveau du gazon qui doit être tondu ; et la matérialisation de l’aire de jeu.
Ce stade qui fait l’objet de tant d’attention compte 20 000 places assises, construit par des entreprises chinoises dans le cadre de la coopération sino-camerounaise. Après cette phase des travaux réalisée par la partie chinoise, la partie camerounaise devrait entrer en jeu. Elle devra s’atteler à l’aménagement extérieur du stade. Précisément, à la construction d’un stade annexe, des parkings, de la clôture… Selon des sources dans ce chantier, le démarrage de cette phase est imminent. D’autant plus que la maquette a déjà été conçue, nous renseigne-t-on. Seulement ça coincerait encore au niveau du déblocage des fonds. « Si les fonds sont disponibles, on peut réaliser le reste des travaux même en trois mois. Contrairement à Limbé où on avait des difficultés dues aux pierres qu’il fallait dynamiter, la terre de Bafoussam ne nous pose aucun problème », confie un technicien. Vivement que la suite des travaux ne soit pas renvoyée aux calendes grecques. Le souvenir du stade omnisport de Tocket abandonné alors que le taux d’avancement des travaux, était estimé à 80%, reste gravé dans les mémoires.
Gaël Tadj