L’emblématique gardien de buts de l’épopée glorieuse des Lions indomptables, aujourd’hui membre du staff technique de l’Espanyol de Barcelone, ouvre ses cages à nos confrères de jeune Afrique. De sa reconversion à son éventuel retour au sein du management de la sélection nationale fanion, Tommy s’incline devant le talent du portier de Malaga dont les performances en Liga mettent tout le monde d’accord.
Son nom seul renvoie à une légende ! Un modèle, une icône, la fierté du Cameroun et du continent africain dont la renommée s’étend à travers la planète. Thomas Nkono a marqué les esprits, au risque d’étonner une Europe dans laquelle jamais aucun footballeur noir n’avait occupé un poste de gardien de but. Déjà, au Cameroun, « Tommy » comme on l’appelle affectueusement, domine le championnat et aligne les titres. L’international camerounais est d’ailleurs le premier à ce poste à être désigné meilleur joueur du continent en 1980. Malgré une époque où l’Afrique n’était pas un terrain de chasse adulé par les clubs européens, il était inévitable que Nkono, Ballon d’Or africain en 1979 et en 1982, y soit une révélation. Et c’est l’Espanyol de Barcelone qui s’y colle. Mais avant de rejoindre l’Europe, il brille. Avec le légendaire Canon de Yaoundé, il règne sur le Cameroun (5 titres de champions 1974, 1977, 1979, 1980 et 1982) et l’Afrique (deux Ligue des Champions 1978 et 1980).
Confiance et compétence
Mais le continent est trop étroit pour son talent. Son arrivée à l’Espanyol est un événement. Le deuxième club de Barcelone est le premier en Europe à engager un gardien de but noir. Ainsi, en 1982, il met fin au mythe selon lesquels les gardiens africains seraient incapables de réussir au plus haut niveau. Et ça fait 14 ans que l’ancien gardien des Lions indomptables est membre du staff technique de l’Espanyol Barcelone, où il a joué de 1982 à 2001. Invité de nos confrères de jeuneafrique cette semaine, le portier de 61 ans se réjouit d’emblée de représenter l’Afrique dans un championnat aussi prestigieux et surmédiatisé. « Moi, j’ai la chance de travailler dans un club où l’on me fait confiance. J’ai un vécu au niveau international, dont je fais profiter des gardiens. J’ai participé à la formation de gardiens qui évoluent aujourd’hui en Ligue 1 ou en Ligue 2 en Espagne », confie-t-il.
Kameni, le mal aimé
Interrogé sur les performances des gardiens de buts camerounais, celui qu’on a jadis surnommé « l’araignée noire», ne tarit pas d’éloges. Pour le Directeur du projet Aspire dreams Cameroun, il y’en a trois dont les prouesses sont incontestables; même si le meilleur reste incontestablement Idris Carlos Kameni. « Traditionnellement, il y a toujours eu de bons gardiens au Cameroun. On le voit actuellement, avec la nouvelle génération. Fabrice Ondoa est très doué, je suis d’ailleurs souvent en contact avec lui. Il fait preuve d’une grande maturité. André Onana est très bon également. Il y a aussi Carlos Kameni, plus âgé et qui est peut-être le meilleur gardien camerounais du moment », explique Nkono.
Cousins, les internationaux gardiens camerounais de l’Atlético Séville et de l’Ajax Amsterdam, quoique connaissant des fortunes diverses au sein de la sélection nationale fanion, sont partis pour agiter le mercato. Excellent durant la dernière Coupe d’Afrique des nations (Can), le premier s’est mis en quête de temps de jeu, tandis que le second attire des prétendants prestigieux. Tandis que Idris Carlos Kameni au sommet de son art en Liga, n’a jamais été le bienvenu dans les petits papiers d’Hugo Broos, le sélectionneur des Champions d’Afrique 2017. D’une polémique née autour de sa première conversion, l’histoire entre l’ancien dernier rempart du Havre et le technicien belge, alimentée par des non-dits et des procès à répétition, s’est finalement achevée en eau de boudin.
Christou DOUBENA