Ancien joueur de l’équipe nationale, ancien adjoint au sélectionneur, directeur technique de la Kadji Sport Academy, il fait une lecture du match Cameroun-Cap vert.
Que retenez-vous de ce match?
C’est une déception. Dans l’ensemble, l’équipe est passée à côté de son match. Elle a trouvé en face une équipe assez rugueuse qui sait jouer. Elle a de très bons joueurs qui ont tout fait pour marquer ce but sur coup franc, un but qui leur a assuré la qualification. On s’est remobilisé pour ce match, afin de forcer le passage. C’est bien dommage pour les anciens qui ont tenté un coup. Il va maintenant falloir regarder vers l’avant sans hésiter pour reconstruire. Il faut oser la reconstruction, même si on perd. Cela passe par des jeunes comme Fabrice Olinga, l’auteur du second but camerounais.
Comment jugez-vous la prestation de Samuel Eto’o ?
Quand il joue en arrière, on retombe encore dans les vielles turpitudes d’avant. Cela me rappelle l’époque où on le voyait se balader partout, sans être là où on l’attend. Le joueur en réalité fait ce que l’entraineur lui demande de faire. Pour moi, il faut qu’il joue en pointe. Mais il a passé son temps à faire le tour du stade. C’est bien dommage.
Est-ce que vous le voyez encore dans cette équipe nationale?
Evidemment. Il a encore des choses à donner. A condition que les choses soient améliorées dans la gestion. On ne peut pas tout faire en une semaine.
La situation d’aujourd’hui est-elle le résultat du refus d’entamer une réelle reconstruction depuis la coupe du monde 2010?
On n’ose pas. La télévision passe son temps à nous montrer les victoires d’antan. Comme si on allait rester scotché au passé. Il faut prendre le courage de reconstruire en perdant. Il faut dès maintenant mettre sur pied une équipe qui va jouer en 2014, en faisant confiance aux jeunes comme Fabrice Olinga. On a tenté un coup de poker en rappelant les anciens, mais ils sont presque tous passés à côté de leur match.
Propos recueillis par Hindrich ASSONGO et Mireille Ntchagang