Un champion d’Afrique au sein de l’effectif de l’AC Ajaccio ? Ce n’est pas tous les ans que cela arrive. Or c’est le cas depuis le 5 février dernier. Et c’est grâce à Jules Goda, 27 ans, gardien de but de l’ACA, club de Ligue 2 française, vainqueur de la CAN 2017 avec la sélection nationale du Cameroun. De retour dans la cité impériale il y a plusieurs jours, le Lion Indomptable a raconté aux siens cette magnifique expérience avec son pays, dans une interview publiée par le site internet du club.
Quel a été ton sentiment au moment où tu as appris ta sélection pour disputer la Coupe d’Afrique des Nations 2017 au Gabon ?
À la suite de mes rencontres disputées avec l’ACA cette saison, le sélectionneur a pensé à moi. C’est véritablement là le point de départ de mon aventure. Je suis arrivé en connaissant déjà l’équipe en place car la plupart des joueurs sont des copains avec qui j’ai été formé. Nous nous sommes retrouvés et cela s’est fait naturellement. Comme tout Africain qui rêve de défendre les couleurs de sa nation, il y avait une part de fierté, d’excitation et de découverte même si j’avais déjà joué la Coupe des jeunes. On est quand même parti dans l’inconnu avec de l’insouciance.
Quel était l’objectif à la base ? Pensiez-vous réaliser un tel parcours ?
Non, notre objectif était de passer le premier tour déjà ! Le Cameroun avait été sorti lors des compétitions précédentes et le peuple attendait cette nouvelle CAN pour nous voir briller. D’ailleurs nos féminines sont arrivées en finale, donc nous étions attendus par les Camerounais. C’était une pression supplémentaire.
Votre parcours a été long et difficile avec une victoire en phase de groupe, des tirs aux buts en quart de finale puis un retournement de situation en finale. Votre titre s’est dessiné au fil de votre parcours ?
Exactement ! Après les tirs aux buts face au Sénégal, c’est là où nous avons vraiment pris conscience de nos capacités à aller jusqu’au bout. Personne ne nous avait donné favori jusqu’en finale. C’est ça qui nous a mis dans de bonnes conditions je dirais ; car nous avions moins de pression par rapport à d’autres équipes. Nous avons pu nous exprimer du mieux que l’on pouvait.
Votre groupe a eu du caractère jusqu’au bout ! Vous avez réussi à renverser la vapeur en finale face à l’Egypte qui menait au score.
Le match de la finale nous a fait penser au match de qualification face à la Guinée. C’était exactement le même scénario. Nous étions moyens à la mi-temps et nous nous sommes fait remonter dans le vestiaire. Puis on a su trouver les ressources pour revenir et nous imposer. Nous avons su nous parler car nous sommes un groupe soudé, les joueurs se parlaient à chaque instant même sur le banc. Nous avons su nous dire les choses entre nous pour faire la différence.
Qu’est-ce qui t’a le plus marqué tout au long de cette aventure ?
C’est la ferveur du peuple camerounais qui m’a le plus marqué je dirais ! C’est ma première compétition officielle avec l’équipe première et je n’avais jamais vu un peuple aussi uni et debout derrière le même objectif. C’est quelque chose qui me restera gravé à vie.
C’est une formidable expérience dans une carrière…
Oui, c’est mémorable et j’aimerais le transmettre à tous mes coéquipiers. D’ailleurs j’ai fait un pot avec mes coéquipiers, j’ai partagé ce moment avec eux en ramenant ma médaille. J’avais envie aussi de le partager du mieux que je pouvais. J’avais reçu une photo de soutien de leur part, ça m’avait touché et marqué !
Avec www.ac-ajaccio.corsica