Le président du Comité de normalisation a donné ce samedi une conférence de presse au sortir d’une réunion spéciale avec ses pairs. Celle-ci a essentiellement porté sur l’épluchage de la décision du Comité Exécutif de la Fifa qui a rallongé de six nouveaux mois leur bail à la Fédération camerounaise de football. Il s’agit d’une quatrième prorogation dont bénéficient le Pr Joseph Owona et son équipe depuis leur intronisation en juillet 2013.
Celle-ci court désormais jusqu’au 30 septembre prochain, et le patron de la Fécafoot dicte le nouveau canevas à suivre pour une sortie définitive de cette crise.
Quel est le sentiment qui vous anime de voir qu’on est passé de la première à une quatrième prorogation ?
Prorogation sur prorogation. A titre personnel, je voudrais vous dire que je n’ai jamais échoué un examen. Je les fais tous, je les ai eus, et parfois j’ai été premier. Si vous suivez les histoires de prorogation dans le monde, vous allez vous apercevoir qu’il y a des fédérations dans le monde qui sont à deux ans. Je ne sais pas si vous avez suivi le problème de l’Indonésie ; je ne sais pas si vous avez régulièrement suivi au Gabon, en Afrique Occidentale, ce qui s’est passé. Disons, que ce n’est pas à cause du travail fait par le Comité de normalisation. C’est à cause des anicroches, à cause des péripéties, que le Comité Exécutif de la Fifa proroge chaque fois ce mandat. C’est la Fifa qui a ce pouvoir par l’article 7 de ses statuts. Je crois que pour le faire, elle a de quoi apprécier. Si vous voulez apprécier également, nous avons élaboré quinze textes ici ; nous n’avons pas fait qu’écrire les statuts et le code électoral. On a réorganisés la maison, je peux vous dire que cette maison marche tout à fait autrement.
Ajouter à cela, on a géré effectivement, concrètement le football camerounais. Vous avez peut-être souvenance que quand on est arrivé ici, le championnat de première division était en grève. Est-ce qu’il est encore en grève. Quand on est arrivés ici, il n’y avait pas de championnat de jeunes. Aujourd’hui, il y a 37 000 licenciés. Et quand on est arrivés ici, le championnat des femmes balbutiait. Je peux d’ailleurs me vanter que le Comité de normalisation a eu des résultats. Vous avez été qualifiés à la Coupe d’Afrique, à la Coupe du monde masculine et féminine… Je crois que c’est des résultats qui comptent.
Prorogation sur prorogation, je peux vous dire que les membres du Comité de normalisation, dès la première prorogation étaient prêts à partir. Et je peux également vous dire que le processus a été long. Nous avons écouté ici, plus de 300 personnes. Nous avons rencontré les responsables de la Fifa à Sao Paulo, au Caire, on a travaillés avec eux à Yaoundé ; un travail qui était long, et ils ont dû reconnaitre que le travail qu’y avait à faire était un travail sérieux. Je peux vous dire que nous avons fait un travail sérieux, c’est pour ça qu’on nous félicite.
A quoi s’attendre pour les six prochains mois ?
C’est très simple. Processus normal, une AG, probablement mieux habilitée. On va chercher laquelle. C’est elle qui va approuver les Statuts et le code électoral. Ensuite, on mettra sur pied un calendrier. D’abord, constitution des listes électorales, avec vérification s’il y a réellement des clubs fictifs. Et vous savez ce qu’il en est des clubs fictifs. Vous avez vu les clubs dits fictifs qui sont venus protester à Yaoundé qu’ils existaient réellement. Je peux même vous dire qu’il y a des procès en justice en ce qui concerne des clubs dits fictifs. Cela fait, dès qu’on aura constitué une liste électorale, nous relancerons au niveau du département, au niveau de la région, toujours avec l’aide d’un comité d’appui technique qui est constitué de hauts magistrats, d’avocats. Nous allons reconstituer tous les collèges électoraux à la base. Re-légitimation de tout le monde. Nous allons probablement améliorer son fonctionnement, permettant aux observateurs, aux candidats, de faire leurs observations, et d’être reçus à tout moment. Je crois que comme ça, nous parviendrons au bout du processus.
Vous semblez vous gargariser de votre copie rendue jusqu’ici. Et que répondez-vous au observateurs et candidats à la présidence de la Fécafoot qui estiment que vous avez échoué ?
Vous estimez que nous avons échoué. Connaissez-vous des gens qui échouent et qui sont félicités quatre fois par la Fifa ? Vous connaissez des gens qui échouent et la Fifa leur dit, vos statuts sont conformes et au normes standards de la Fifa ? Vous en connaissez ? Vous connaissez des gens qui échouent et on prend leurs statuts pour donner aux autres fédérations pour les imiter. Le problème est très simple : chaque candidat aux élections fédérales a sa vision des choses. Il y en a qui ne veulent pas du cautionnement, ils crient. Il y en a qui ne veulent pas de parrainage, ils crient. Ils font des rêves différents sur un même lit. le problème est de se conformer à un corps de règle, habituel à la Fifa. Il faut s’y conformer et aller aux élections.
A votre arrivée à la Fécafoot, vous avez dit ne plus vouloir d’une Fécafoot-vaudou. Et Presque deux ans après, avez-vous le sentiment que le vaudou a cessé ?
C’est vous qui voulez que le vaudou continue. Ce n’est pas nous. Moi je peux vous dire que je n’ai jamais demander à être ici. Je ne demande pas à y rester. Je peux vous dire que nous avons été sérieux, on a fait des règles sérieuses. On a réorganisés la Fécafoot de façon sérieuse. On a fait un organigramme, on a fait un code électoral sérieux. Je voudrais que cesse le vaudou. C’est vous qui refusez qu’on aille à une fédération moderne, bien gouvernée et avec les règles précises, parce que les gens veulent entrer par le toit pour venir à la Fécafoot. Ils ne veulent pas remplir les conditions. Ils pensent qu’on les nommera parce qu’ils sont petits copains d’un ministre, ou de je ne sais qui. Aucun de nous ici (au Comité de normalisation, Ndlr) n’est candidat pour être président, ça ne nous intéresse pas. Nous n’avons aucun intérêt à rester ici.
Recueillis par Armel Kenné