L’espoir porté par certains sur le choix de l’Assemblée générale de 2009 aura donc été vain. En dehors de quelques débats très enlevés entre deux camps, les textes tant décriés ont (encore) finalement été adoptés. Quelques modifications ont même été faites, pour affermir les règles. Les contestataires au régime Iya devraient avoir plus de difficultés, pour bloquer le processus. Joseph Owona refait le point de ces travaux notamment en termes d’innovations apportés aux textes, et commente la démission de Sepp Blatter.
En quoi est-ce que les textes qui ont été adoptés par l’Assemblée générale de 2009 sont-ils différents de ceux adoptés par celle de 2013 ?
C’est la procédure. Nous avons reçu mandat de la Fifa pour produire des textes nouveaux : des statuts et code électoral. Et cette fois, nous avons plusieurs innovations. Prenons la définition de la Fécafoot. Elle est différente aujourd’hui. On disait une Association de nature évasive. Nous avons introduit une innovation dans le statut en disant que c’est une Fédération sportive camerounaise qui est assujettie à deux choses : d’abord la légalité interne c’est-à-dire le règlement et les lois du Cameroun, et ensuite à la légalité internationale qui est celle de la Fifa et de la Caf. En ce qui concerne les participations, avant, les représentants des sous-préfets votaient. Aujourd’hui, le gouvernement a deux Commissaires aux Assemblées générales, à tous les niveaux. Un qui représente l’Administration territoriale, et un autre qui représente le Ministère des Sports. Nous avons une Assemblée générale beaucoup plus réduite, qui peut travailler efficacement tout en représentant réellement le football amateur et le football professionnel. C’est une innovation qui devra faire du bien à la Fécafoot.
Tout ce qui concerne le président a été sérieusement éclaircit : comment aller à la course à la présidence ; comment faire s’il y a vacance etc. Nous avons clarifié les rôles de la tutelle ; ce qu’elle peut contrôler désormais. Toutes les subventions que l’Etat donne doivent être contrôlées sans aucune réticence de la Fécafoot. Les structures décentralisées prennent également du galon : nous allons avoir des Ligues régionales et des Ligues spécialisées. Cette autonomie va permettre un meilleur fonctionnement parce qu’avant, elles étaient régies par des Commissions nommées par le président de la Fécafoot.
Nous avons travaillé pour éviter certaines choses du passé. Ce n’est plus possible que quelqu’un se fasse élire par procuration. Le processus électoral a connu et connait beaucoup de transparence. Nous avons créé, au cas où un secrétaire général serait candidat, un secrétariat technique qui est une structure technique composée de juristes, de notaires, de magistrats et d’avocats pour une meilleure transparence. Il y a beaucoup de bonnes choses dans ces statuts, d’autres devront être améliorées dans l’avenir ; parce que nous souhaitons qu’il y ait une évolution en ce qui concerne les procédures de conciliation et d’arbitrage. Il faut que les règles soient appliquées. Le Comité de normalisation ne veut pas rester à la Fécafoot.
Quel commentaire vous inspire la démission de Sepp Blatter, quelques jours après sa réélection à la présidence de la Fifa ?
Je crois qu’il y a des nouvelles à deux nouveaux. D’abord à la Caf et ensuite à la Fifa. Le président Blatter a démissionné. C’est son droit. Nous avons été à l’Assemblée générale de la Fifa où la majorité des membres a soutenu sa candidature. Cela a été fait pour deux motifs : ce que Blatter a fait pour le développement du football en Afrique et en Asie ; il a permis que la Coupe du monde se tienne en Afrique en 2010. Il est évident qu’il y ait des problèmes de gouvernance, mais je crois que la Fifa aura des ressources pour résoudre ces problèmes de gouvernances. Elle a d’ailleurs un certain nombre d’institution à cet effet : le Comité éthique, le Comité disciplinaire etc. Je laisse à la Fifa le soin de régler cela. Il y a d’autres nouvelles qui honorent quand même les Camerounais. C’est la nomination de certains camerounais dans des Commissions de la Caf.
Par Arthur Wandji