Joseph Minala ne l’a jamais eu facile. Il y a deux ans, il était la risée d’une bonne franche du monde pour une histoire montée de toutes pièces par des medias sans vergogne. Depuis, il a eu le temps de confondre ses pourvoyeurs. Il a rejoint les Lions Espoirs depuis ce mercredi et a effectué sa première séance d’entraînement ce jeudi matin au centre technique de la Fécafoot à Odza. Nous sommes allés vers le joueur pour en savoir plus sur sa personne et pour vous. Interview.
Comment êtes-vous arrivé dans cette équipe nationale Espoirs du Cameroun ?
Comme tous les autres coéquipiers, ce sont mes performances en club. Je joue à Bari (Série B italienne, ndlr) et je pense que c’est fort de mes performances là-bas que le coach a pensé qu’il pouvait me convoquer. L’ambiance est celle à laquelle je m’attendais. Les gars ont été accueillants et c’est ce que j’imaginais, parce que j’ai eu à discuter au téléphone plusieurs fois avec le coach et il m’a dit de quoi il était question et l’ambiance qui régnait dans l’équipe.
Quel est votre objectif au moment où vous arrivez dans cette équipe nationale ?
C’est aborder le match de dimanche dans de bonnes conditions et chercher ensuite la qualification. C’est un objectif commun. Aller au Chan et ensuite arracher un ticket pour les Jeux olympiques. Je compte donner un coup de main au groupe, me rendre disponible et donner tout ce dont l’équipe nationale a besoin de moi. Je crois que c’est aussi cet élan qui habite mes coéquipiers.
Quel est votre bilan en club cette saison ?
Sur le plan collectif, on n’a pas encore atteint nos objectifs. Juste après le match retour contre la Sierra Leone, je vais retourner rapidement pour jouer les matchs qualificatifs pour la montée en Série A avec mon club. Sur le plan personnel, mon bilan est positif, parce que j’ai joué 19 matchs sur 25. Je n’ai pas eu la chance de jouer les premiers matchs parce que juste à mon arrivée, j’ai eu un pépin physique. Mais, quand je me suis remis, le coach m’a fait confiance en me donnant la possibilité de montrer ce que je valais et les choses, grâce à Dieu, sont allées du bon côté.
Après la polémique qui a eu lieu sur votre âge, comment vous sentez-vous aujourd’hui au moment où vous êtes appelé dans cette équipe Espoirs du Cameroun ?
Comme je l’ai toujours dit, je n’ai jamais ressenti le poids de cette affaire, parce que c’était une histoire montée par des personnes qui ont voulu nuire à ma carrière, qui n’ont pas voulu que je me retrouve où je suis aujourd’hui. Je n’ai jamais été inquiet et je suis là aujourd’hui, je sais d’où je viens. Je suis né ici au pays et j’ai grandi avec des amis. Dans cette équipe nationale, j’ai retrouvé mon coéquipier avec qui j’ai joué et grandi au quartier, Joël Bessong ; je n’ai jamais eu des problèmes avec ces amis. Cette histoire ne m’a jamais touché, parce qu’il y a eu des examens et des tests médicaux, qui ont démontré la vérité. J’ai toujours fait mon boulot comme j’avais promis à ma famille. Et la Lazio et Bari comptent sur moi. Quand je vais retourner dans mon club, la Lazio, la saison prochaine, je vais continuer à faire mon boulot.
Avez-vous un mot pour les Camerounais qui vont vous découvrir ?
Je voudrais remercier du fond du cœur tout le peuple camerounais pour le soutien qu’il m’a accordé lorsqu’il y a eu cette affaire. J’ai reçu beaucoup de messages d’encouragements des Camerounais qui se trouvent partout dans le monde. Beaucoup de journalistes camerounais m’ont appelé et qui m’ont toujours soutenu. Aujourd’hui, si je suis là, c’est grâce à vous, au travail des médias. Je tiens à vous dire que je suis content de porter le maillot de mon pays. Je n’ai jamais eu l’intention de porter le maillot de l’équipe italienne, même si j’ai été approché plusieurs fois. J’ai été convoqué deux fois chez les Espoirs italiens.
Et quelle réponse avez-vous donné ?
J’ai toujours dit au coach Di Biago, et il le sait, que le plus important, c’est de jouer avec l’équipe nationale de mon pays, parce que c’est une fierté pour moi. Je dois beaucoup à l’Italie, parce que c’est grâce à elle que je suis là où je suis aujourd’hui. Mais, le maillot le plus cher au monde pour moi, c’est celui du Cameroun.
Entretien mené par Antoine Tella à Yaoundé