Président de la Fédération internationale de football (FIFA) depuis 1998, le Suisse Joseph Blatter est donné largement favori dans les milieux du football, à moins d’un mois du congrès électif de Séoul, pour obtenir un second mandat de quatre ans.
Son seul rival, le Camerounais Issa Hayatou, président de la Confédération africaine (CAF), candidat à l’instigation de la puissante Union européenne de football (UEFA), s’est en effet déclaré trop tardivement pour pouvoir mener une campagne véritablement efficace.
Le 8 juin 1998 à Paris, l’ancien secrétaire général de la FIFA avait été élu avec 111 voix contre 80 au Suédois Lennart Johansson. Le président de l’UEFA, sachant que la cause était jouée, avait préféré retirer sa candidature avant le vote du second tour.
Le 9 janvier 2002, Joseph Blatter, qui a dû faire face à de nombreux problèmes financiers pendant sa présidence, faisait acte de candidature pour un nouveau mandat. Incapable de trouver un candidat crédible en Europe, l’UEFA poussait alors en avant M. Hayatou, dont la Confédération avait soutenu M. Johansson en 1998.
« C’est maladroit. S’il (ndlr: Hayatou) avait attendu 2006 pour se présenter, il aurait été élu sans problème, y compris avec le soutien de Blatter dans la mesure où l’Afrique organisera le mondial-2010 », commente un membre influent de la FIFA à Zurich.
Fin politique
Travaillant dans l’ombre du tout-puissant président Joao Havelange pendant 25 ans, M. Blatter a eu le temps de découvrir et cerner tous les rouages de la FIFA et le subtil jeu d’influence à conduire auprès des fédérations.
En annonçant sa candidature très tôt, ce qui lui a permis de multiplier les déplacements pour travailler sur le terrain, M. Blatter en fin politique a pris un avantage certain. Dans le même temps, M. Hayatou ne dévoilait que le 16 avril à Paris un programme qui reprend de nombreux points de la politique actuelle de la FIFA.
Selon les dernières estimations effectuées par des sources proches du président sortant, M. Hayatou serait loin de rééditer le score de M. Johansson en 98 à Paris. Il se situerait en effet dans une fourchette de 50 à 60 votes sur 201 fédérations ayant le droit de vote, n’obtenant notamment aucun suffrage dans la CONCACAF et Amérique du Sud, deux confédérations entièrement acquises à M. Blatter.
M. Blatter doit cependant prendre garde sur le tapis vert. L’UEFA revient en effet sans cesse à la charge sur la banqueroute de la société ISL-IMSS, qui gérait les droits de marketing de la FIFA, ce qui pourrait avoir donné lieu à des mouvements financiers non justifiés selon l’UEFA. Par ailleurs, l’avocat Suisse Michel Zen-Ruffinen, secrétaire général de la FIFA, s’est ouvertement désolidarisé de son président.
Cependant, les multiples rumeurs qui circulent depuis des semaines n’ont jamais été étayées jusqu’à présent. Le congrès électif a lieu le 29 mai à Séoul.