L’équipe nationale de football cadet est rentrée au pays ce lundi dans la nuit après la qualification face au Burkina Faso, pour le dernier tour éliminatoire pour la Can de cette catégorie. Nous sommes allés à la rencontre de l’entraîneur national, pour refaire le match. Nous avons évoqué avec lui, l’ultime étape pour s’adjuger le ticket pour Niger 2015. Il souhaite que le programme de préparation mis en place soit pris en compte par les responsables du football camerounais. Entretien.
Vous avez conduit l’équipe nationale de football cadet à la qualification pour le dernier tour éliminatoire de la Can 2015, en imposant un match nul de zéro but partout face aux Burkinabés. Ce match a-t-il été facile ?
Un match n’a jamais été facile, même si on s’est qualifié. On aurait pris quatre buts que cela n’aurait surpris personne, parce qu’on a joué dans des conditions inhabituelles. J’avais toujours dit qu’on devait se préparer au stade omnisports pour avoir à faire au gazon naturel. Au Burkina Faso, on a joué dans la pluie et les enfants glissaient et tombaient à tout moment. Et Dieu merci une équipe, c’est un tout. Le gardien de buts Pierre Abogo a été d’un grand apport dans ce match et même le gardien remplaçant également, qui a stoppé un penalty. A la 75ème minute, l’arbitre a fabriqué un penalty, en donnant du même coup un carton rouge à notre gardien de buts, après lui avoir donné un carton jaune que lui seul sait l’origine. J’avais déjà pourtant attiré l’attention d’Abogo sur le fait qu’il devait être prudent. Et l’arbitre a vu que c’était une de nos pièces maîtresse. Heureusement, le gardien remplaçant a stoppé ce penalty en trois temps. C’est un match qui s’est joué à la défensive, au couteau. C’est aussi vrai que nous nous sommes créés deux ou trois occasions de buts que nos attaquants n’ont pas pu marquer. Grâce au courage et à la volonté de ces enfants, on a terminé sur un score vierge.
En dehors de l’arbitrage que vous décriez, le public n’a pas été hostile pour vous ?
En dehors de quelques cris d’intimidation du public quand le deuxième gardien s’échauffait. En dehors de ça, je crois que le peuple burkinabé est un peuple de sportifs. Ils nous ont bien accueillis. Il n’y a eu quelques éclats de voix et à la fin ils nous ont applaudis. On a senti une animosité au niveau de leur président de la fédération et de l’entraîneur principal. Déjà lors match aller au Cameroun, il n’a pas été Fair-play. En dehors de tout cela, le reste s’est bien passé.
Quelle stratégie avez-vous mise en place pour imposer ce match nul ?
On avait deux buts d’avance et j’ai demandé aux joueurs de ne pas prendre de but ; de les contenir simplement. Et cela a payé, parce qu’on les a contenus d’entrée de jeu. Mais, je dois vous dire que c’était une équipe remaniée. On n’a plus reconnu les joueurs adverses. C’était des gars beaucoup plus aguerris dans le jeu, qui portaient bien le ballon et le relançaient bien dans les intervalles. On les a contenus et on procédait par des contres. Dès qu’on a pu les contenir dans les 20 premières minutes, on a commencé à donner la réplique. On est revenu en deuxième mi-temps avec la même stratégie, parce qu’on savait à tout moment que, si on prend un but, il faut changer le dispositif. On a continué à jouer avec notre 4-3-3, mais en défendant à 1-4-5 et on a tenu jusqu’au bout, pendant les 90 minutes de jeu.
Votre futur adversaire, c’est le Ghana ; Que savez-vous de cette équipe ?
Je ne connais rien de cette équipe. Je sais seulement que c’est une équipe de l’Afrique de l’Ouest. Et les équipes de cette région jouent bien au ballon. Ce sont des équipes qui se préparent longtemps avant les compétitions. On prend les adversaires comme ils viennent. Il est juste question que l’on nous donne un mois pour la préparation. Le ministre avait dit qu’il faut cette durée aux équipes intermédiaires pour se préparer. Je crois que je vais faire un programme en prenant le ministre aux mots. En procédant comme ça, on pourrait dominer le prochain adversaire qu’est le Ghana.
Ayant joué non loin du Ghana, l’autre jour, je pensez-vous pas que cet adversaire vous a espionné ?
Même si c’est le cas, les matchs se suivent et ne se ressemblent pas. On n’a pas joué sur notre registre. On est parti avec deux buts d’avance. Maintenant, nos enfants vont acquérir de l’expérience en fonction de la durée de la préparation, de l’adversité et du style de jeu qu’on mettra en place. Si tout cela se passe comme nous l’avons prévu dans notre programme, avec l’aide de Dieu, je crois qu’on ira à la CAN.
Que prévoit justement ce programme de préparation ?
Lorsqu’on faisait les programmes, c’était sur un an, en se disant qu’on va se qualifier pour le Niger. Mais, dans ce chronogramme, on nous a dit que le ministère nous prenait seulement deux semaines avant la compétition. Donc, on est resté callé sur ce programme. Fort heureusement, lorsqu’on sollicite le secrétaire général de la Fécafoot, il fait tout pour que l’équipe entre en stage. Dans mon programme, l’équipe doit entrer en stage dès la semaine prochaine, pour faire un mois avant le match aller qui est prévu dans le week-end du 12 au 13 septembre prochain.
N’y a-t-il pas des matchs amicaux au programme ?
J’ai toujours demandé des matchs amicaux internationaux. Malheureusement, je ne les ai pas. Je vais continuer à insister là-dessus, parce que c’est important pour nous. Le Gabon à côté est qualifié, le Nigeria également. Ce sont de bons sparring-partners, pour qu’on ne puisse plus avoir des enfants qui prennent l’avion pour la première fois en vue d’un match international. Donc, il faut que les enfants aient déjà la routine de voyager par avion pour des matchs amicaux.
Vous voulez dire qu’au Burkina Faso, certains joueurs ont été dépaysés ?
C’est normal. 99% de ces joueurs ont pris l’avion pour la première fois. Ils ont subi le coup et après ils ont tenu. Ils m’ont agréablement surpris. Ce n’est pas facile de prendre l’avion pour la première fois et jouer un match comme celui qu’ils ont fait-là. On est parti d’ici 48h avant le match. C’était trop juste. Il faut dire que ces enfants sont des guerriers.
Entretien mené par Antoine Tella à Yaoundé