D’abord hésitant à répondre à nos questions, parce qu’il fait l’objet de remontrances de la part de sa hiérarchie, l’entraîneur national de football cadet que nous avons rencontré ce jeudi matin au cours de sa séance d’entraînement informelle, a accepté de parler. Il évoque les difficultés qu’il rencontre par rapport au programme de préparation de son équipe qu’il a élaboré pour affronter le Ghana le 12 septembre prochain à Yaoundé. Interview.
Que faites-vous ici en ce moment alors que selon l’interview que vous nous avez accordée après la qualification au Burkina Faso, votre équipe devait déjà être en stage pour prépare le match aller contre le Ghana ?
Nous avons un objectif à atteindre : c’est de qualifier l’équipe nationale de football cadet à la Can de 2015. On ne peut pas rester les bras croisés. Dans notre chronogramme d’activité, comme je vous l’avais dit, il était question de faire au moins un mois de stage avant le match aller. Voyant le temps s’envoler comme ça, sans issue favorable, j’ai pris sur moi de regrouper les enfants en externe, tout au moins ceux qui sont au Centre et de continuer à faire de la détection. C’est une initiative personnelle. Si les résultats sont mauvais, on ne va pas regarder si le ministère des Sports ou la Fécafoot n’ont pas respecté ce qu’ils devraient faire. On va simplement dire que l’entraîneur est mauvais. On dit souvent que gérer, c’est prévoir. C’est pour cela que pour palier à ce manque, j’ai organisé ce petit stage en externe avec les joueurs qui sont au Centre, avec d’autres que les collègues m’ont proposé pour essayer de renforcer le groupe, parce qu’il va subir une mutation, contrairement à ceux qu’on a vus lors des matchs aller et retour contre le Burkina Faso. C’est l’équipe nationale du Cameroun et devrait avoir des joueurs d’une valeur au-dessus de celle qu’on a regardé jouer la fois dernière.
Pendant que vous travaillez ici avec les joueurs du Centre, quel est la situation de ceux qui sont dans d’autres régions du pays ?
Ceux qui sont dans des régions éloignées ne sont pas nombreux. On avait un joueur venu de l’Est, au Nord un joueur et un pour l’Extrême-Nord, qui, fort heureusement, est ici à Yaoundé et qui travaille avec nous. Ceux qui sont au Littoral, en principe travaille avec le coach Tonyè (Nicolas Tonyè, l’entraîneur national-adjoint, ndlr). On n’a pas de joueur au Nord-Ouest. On a un au Sud-Ouest qui, malheureusement, ne peut pas rejoindre le groupe de Douala. C’est le gros de l’effectif qui prend part à ce travail que nous faisons en externe.
Que prévoyait normalement votre programme de travail ?
Dans la première phase, il était question que l’on investisse le Cameroun, en se répartissant les régions. Je devais aller au Nord-Ouest et à l’Ouest ; Tonyè devait être au Littoral et au Sud-Ouest ; le coach chargé de la préparation physique (Olivier Nankam, ndlr) devait aller au Sud et à l’Est. On a fait une impasse sur le grand Nord, parce que c’est éloigné et coûteux. On a estimé qu’on pouvait, avec ces régions, faire un travail de détection plus affiné. Contrairement au premier travail qui a été fait par les Conseillers techniques régionaux et départementaux, qui avaient sélectionné des joueurs qu’ils voulaient, pour nous proposer. Nous avons souhaité descendre sur le terrain pour faire nous-mêmes la détection, parce que le Cameroun est un vivier de talents qu’il s’agit seulement de détecter. Malheureusement, cette partie a été balayée du revers de la main. La deuxième phase prévoyait un stage d’un mois avec pour échéance le match aller contre le Ghana. On a déjà grignoté une semaine par rapport à ce programme et nous avons pensé qu’il ne fallait pas rester les bras croisés. Certains disent que ce travail en externe est clandestin. Je dois dire qu’aucun travail ne l’est. Je travaille dans la structure du collège Vogt où je suis directeur technique et je ne suis pas gêné. C’est bénéfique pour ces enfants et l’aurait été plus s’il était subventionné par les instances du football.
Cela devait se passer sans matchs amicaux ?
Il devait y avoir des matchs et surtout vers la fin du stage, avec une rencontre contre le Gabon.
Il se dit que c’est la Fécafoot qui devrait s’occuper de vous et qu’elle a refusé de le faire …
J’ai rencontré le secrétaire général de la Fécafoot quand j’élaborais ce programme. Et il faut le dire, chaque fois que je l’ai rencontré pour poser un problème qui concerne la vie de cette équipe cadette, il met toujours un avis favorable. Comme cette fois-ci, il l’a fait. Mais, je ne sais pas à quel niveau c’est bloqué. Est-ce un problème de financement ? de liquidité ? ou à un niveau supérieur ? On est dans l’expectative. Il serait maladroit d’indexer quelqu’un. Je vous dis les faits tels qu’ils sont.
Que savez-vous déjà de cette équipe du Ghana que vous allez affronter ?
Aucune idée. Je compte même sur vous, les médias, pour m’aider dans ce sens. J’ai fait des recherches sur Internet. Je suis allé sur le site de la Fédération ghanéenne de football et je n’ai rien vu. On a juste des informations sur les équipes qui ont joué de 1995 à 2008. Depuis lors, on n’a plus parlé du Ghana à l’échelon continental dans cette catégorie. On se dit que le football en Afrique de l’Ouest est le même style. En faisant une projection sur le football burkinabé, on voit ce que peut présenter le Ghana. Nous travaillons en tenant compte de nos forces et c’est après le match aller qu’on se fera véritablement une idée de cette équipe.
Entretien mené par Antoine Tella à Yaoundé