Il a combattu les injustices dans le football camerounais depuis sa prime adolescence. Il a aussi été parmi ceux qui se sont battus contre le hold-up des élections successives à la Fécafoot. Joseph-Antoine Bell comprend et articule les raisons de la prorogation du mandat du Comité de Normalisation parce que « rendre une copie est encore moins important que de rendre une copie juste. »
«On ne doit pas se tromper deux fois»
24 heures
Yannick ZANGA | 01-03-2018 05:12
L’explication
Joseph Antoine Bell, Membre de la Commission d’organisation de la CAN 2019 au sein de la Confédération africaine de football.
Quelle est votre réaction après la prorogation, pour six mois supplémentaires du mandat du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football ?
Il n’y a pas de réaction particulière en dehors de constater que la prorogation était devenue inévitable à partir du moment où on n’avait pas les preuves que la mission était achevée. La rédaction des textes et l’organisation des élections n’auraient pas pu être organisées dans la nuit précédant le dernier jour du mandat.
En six autres mois, le Comité de normalisation de la Fécafoot peut-il parvenir à valider cette mission qui lui a été assignée six mois auparavant ?
La Fifa a été claire : le mandat a été prorogé parce qu’il y a une commission d’audit qui est en place pour déterminer les responsabilités dans le management. Deuxièmement, il y a la modification de la loi (la loi des sports et de l’éducation physique de 2011, ndlr) qui avait été promise, pas exigée et qui n’a pas été réalisée. Ce que vous n’avez pas vu au premier trimestre, vous pouvez le voir au deuxième. Je n’ai aucune inquiétude particulière sur la suite du processus. Les émissaires de la Fifa ont assuré que les textes étaient prêts. Une commission d’audit est en place pour déterminer les responsabilités dans le management. Je suppose qu’une mouture ou un amendement du texte a été initié au ministère des Sports et de l’Education physique pour rapidement permettre la modification de cette loi. Puis, de toute façon, on ne peut pas se tromper deux fois.
Outre les préalables définis plus haut, quels sont les autres défis qui attendent le Comité de normalisation ?
Organiser les championnats nationaux et superviser ses différentes compétitions. Maintenant, il faut comprendre que le Comité de normalisation a pour corollaire la gestion des affaires courantes. Elles existaient avant, existent aujourd’hui et existeront demain. On ne s’attend pas à ce qu’il soit exceptionnel dans ce domaine.
Y a t-il pour autant des motifs d’optimisme quant à la renaissance du football camerounais ?
Il faut savoir que la déchéance du football camerounais est la conséquence du comportement et des attitudes de ceux qui l’ont géré pendant les 30 ou 35 dernières années. Rendre une copie est encore moins important que de rendre une copie juste. Donc, il vaut mieux prendre un peu de temps parce que cela aura forcément des conséquences. Evidemment, si demain nous avons un changement opportun à la tête de notre fédération, notre football va renaître. Ça lui prendra du temps parce que rien ne se fait sans la conjugaison du temps. Mais, on sera désormais dans un itinéraire gagnant.