Joseph Antoine Bell. L’ancien portier des Lions Indomptables parle de «Vu de ma cage», son autobiographie qu’il vient de publier aux éditions du Schabel. Le livre sera dédicacé le 15 juin à 18h au Castel hall à Douala.
«Vu de ma cage?»: Autobiographie? Plaidoyer?
Tout est dit dans le titre. Le récit de mon long voyage de footballeur.
De quelle cage est-il question? Celle du footballeur? De la personnalité civile? Du citoyen du monde? Votre livre est-il strictement centré sur votre vie de sportif?
Non, il part de ma position de footballeur. Il s’agit donc de la cage des buts que je devais défendre et celle dans laquelle certains auraient bien voulu me voir enfermé.
L’ouvrage sort quelque temps avant de grandes échéances politiques, surtout au moment où le football bat de l’aile au Cameroun. Ceci explique-t-il cela?
Sa parution n’a tenu aucun compte de l’environnement. Il serait paru deux semaines avant, on l’aurait incriminé de venir « polluer » l’atmosphère d’un match décisif, une semaine, on l’aurait vu surfant sur la vague du mécontentement. Aujourd’hui, vous le reliez à des échéances politiques dont personne ne peut encore fixer la date exacte… Quelle qu’aurait été la date de sa parution, il aurait précédé quelque chose et serait venu après autre chose.
Y a-t-il dans votre livre des solutions à la crise actuelle?
Mon livre ne parle pas de la crise, c’est un récit. Un récit ne propose pas de solution mais relate des faits qui peuvent éclairer et inspirer des solutions.
Depuis votre candidature à la présidence de la Fécafoot en 1996 contre Vincent Onana, pourquoi ne vous a-t-on plus revu dans la bataille?
Les textes et les habitudes ne se prêtent pas à un jeu démocratique : je n’ai rien à y gagner.
Parlons des Lions indomptables, que vous inspirent-ils ces derniers temps?
Probablement la même chose qu’à vous: la désolation, la pitié et beaucoup de regrets.
Seriez-vous prêt à être entraineur de cette équipe nationale ou à y occuper un poste de responsabilité?
C’est une question qui n’a jamais été posée, de cette manière de surcroît, à tous ceux qui sont ou ont été entraîneur ou responsable, quel que soit le niveau.
Et s’il vous était donné d’entrainer les lions, quel serait votre chantier immédiat?
Il ne m’est pas donné…
Et s’il vous était donné d’être porté à la tête de la Fécafoot, à quoi allez-vous vous atteler en priorité?
Je n’y suis pas et personne ne m’y a invité. De plus, personne n’y est jamais arrivé grâce à ce qu’il proposait de faire…
Quelles sont vos relations avec d’autres anciens lions tels?Roger Milla, Michel Kaham, David Mayebi, Thomas Nkono, François Doumbè Léa, Emmanuel Mvé, Eugène Ekéké, Patrick Mboma et bien d’autres?
Des relations d’anciens partenaires. Contents de nous revoir à l’occasion et de nous savoir en bonne santé.
D’aucuns (anciens footballeurs) vous accusent de ne rien faire pour la bonne organisation du football camerounais, alors que vous avez l’expérience pour cela. Qu’en dites-vous?
Si cela est vrai, ne trouvez-vous pas cela drôle ? Regardez bien notre pays, en général, et notre football, en particulier. Personne n’occupe un poste de responsabilité pour avoir passé un concours spécial ou remporté un duel contre d’autres prétendants. Qu’attend-on de moi, au juste ? Savez-vous que chaque fois qu’on m’a sollicité (Comité de relecture des textes de la Fécafoot, beach soccer, Comité d’élaboration de la politique nationale du sport, Forum national du football, Etats généraux du sports, Comité de mise en ouvre des résolutions des états généraux etc.) je suis venu et, bien souvent, sans contrepartie, mais ça, on ne vous le dit pas.
Qu’espérez-vous après la sortie de votre livre?
Permettre à tous ceux qui me liront de se mettre à ma place, partager avec moi ce que j’ai vu et vécu et certainement, me comprendre (enfin).
Propos recueillis par Roxane Batéki