Militant de la première heure pour une quasi révolution au sein du football camerounais, Joseph Antoine Bell prend acte du changement de personnes au sein de la fédération camerounaise de football, mais ne pense pour autant pas que la crise du football soit arrivée à son terme au Cameroun. Dans une entrevue qu’il a offerte à nos collègues du quotidien Le Jour, il précise clairement ses pensées. Interview.
Joseph Antoine Bell (sur la FEACFOOT): «Je ne crois pas qu’on soit sorti de l’auberge»
Yaoundé, 02 Juillet 2013
Que dites-vous du dernier développement de la crise à la Fécafoot qui semble se dénouer en votre faveur?
La crise à la Fécafoot, en réalité, pose un autre problème que celui que vous évoquez ou que celui que les autres évoquent. Et c’est ça qui est bien dommage. Tant que les gens verront la Fécafoot comme un rassemblement de factieux, notre football qui, lui, attend qu’on s’en occupe malheureusement, se morfondra où on sait qu’il est! Donc, le problème n’est pas la victoire d’un camp sur l’autre, le problème doit être la victoire du football camerounais. Et pour qu’il y ait victoire, il faut d’abord que les gens aient pris conscience de ce qui ne va pas. Il ne faut pas que ce soit le combat unique et exclusif d’un camp contre un autre et d’un camp qui va jubiler contre un autre. Vous savez, il y a quelques semaines, vous avez plutôt dit que c’était mes partisans (il rit). Quand les autres pensaient avoir gagné quelque chose, j’étais plutôt très malheureux de les voir se comporter comme ça. Je ne vais donc pas me comporter comme eux. Je ne crois pas qu’on soit sorti de l’auberge simplement en chassant des gens pour en mettre d’autres. Le vrai problème, c’est la prise de conscience de ce qui ne va pas. Et donc la question de savoir qu’est-ce que nous allons faire? On pouvait très bien laisser ces messieurs qui étaient là s’ils n’avaient pas eu le comportement qui court depuis longtemps, qui semblent s’occuper de tout sauf du foot. S’il y a des gens qui prétendent arriver aujourd’hui ou s’il y a des gens qui prétendent régler la crise, il faudrait qu’ils pensent à deux choses: la première, le Cameroun, la deuxième, le football.
Quel sera votre rôle à vous au sein de la nouvelle Fécafoot?
(Il s’étonne). Il n’y a pas encore de nouvelle Fécafoot. Vous voyez, je crois aussi qu’il y a quelque chose qu’on ne comprend toujours pas. Il ne faut pas oublier que pour l’instant, la nouvelle Fécafoot n’est pas arrivée. (Il martèle) Il y a au sein même de la Fécafoot une discorde qui fait que des gens de la même équipe, rigoureusement de la même équipe, ne s’entendent pas. Donc, une fois qu’ils se seront entendus, qu’and on les aura peut-être séparés, on pourra commencer à parler de la nouvelle Fécafoot. Comment voulez-vous dire que Begheni Ndeh ou Essomba Eyenga soient la nouvelle Fécafoot ? Si vous voulez que je vous cite des noms… Ce n’est pas ça la nouvelle Fécafoot. C’est simplement que ces gens-là en étant à l’intérieur de la Fécafoot n’étaient plus d’accord avec ce qui se passait et donc ils l’ont dit. C’était d’ailleurs très curieux de faire comme si on n’était que deux. Mais c’était très curieux ce jour-là au Premier Ministère. C’était très curieux de voir le Premier Ministère lui-même se prendre les pieds dans le tapis ou dans les filets en considérant les uns comme la Fécafoot et les autres comme l’autre partie. C’était des gens qui étaient tous de la Fécafoot, élus sur la même liste, appartenant au même bureau de la Fécafoot, mais qui n’étaient pas d’accord.
Vous n’êtes donc pas solidaire de leur combat?
Non! Oh! (Il se désole) On n’a pas besoin de faire, partie d’un camp pour être le leader d’un combat. La preuve c’est que nous voulons tous un changement pour notre football. Ce sont ces gens-là qui sont de la Fécafoot qui ont accepté notre point de vue à nous qui voulons le changement à la Fécafoot. Ça ne fait pas d’eux la nouvelle Fécafoot! Ça fait des gens qui se sont désolidarisés d’une Fécafoot qui marchait mal et qui sont comme nous, vous et moi, à la recherche d’une autre Fécafoot qui va fonctionner différemment!
Pierre Arnaud Ntchapda