Initialement prévue hier 24 septembre à la Cour d’appel du Littoral à Douala, l’affaire qui oppose la ligue départementale de football de la Sanaga Maritime (Ldfsm) au club sportif du même département n’a finalement pas eu lieu. Le procès a été renvoyé au 8 octobre 2007. Et pour cause, le dossier n’est toujours pas parvenu sur la table du procureur de la République, conséquence, celui-ci ne pouvait donc pas prendre connaissance des réquisitions du ministère public.
Le 16 août dernier, Joseph Antoine Bell, ancien international de football et aujourd’hui président du Club sportif de la Sanaga Maritime (Csm) a porté plainte devant le tribunal de première instance (Tpi) d’Edéa en procédure d’urgence contre David Nyamé Mabongué, président de la Ldfsm. Motifs, refus par celui-ci d’affilier le Csm sous prétexte de la suspension de Joseph Antoine Bell de toutes les activités de la Fécafoot.
Réunis le 30 juin 2007 dernier à Edéa dans le cadre du congrès constitutif, les ressortissants de la Sanaga Maritime avaient voté et adopté le projet de statuts du « Club sportif de la Sanaga Maritime (Csm) ». Un club nouvellement créé « sans émotionnel ou relationnel » et pour lequel Joseph Antoine Bell avait été désigné président pour une période de quatre années par acclamations. Le nouveau club de football ainsi créé devait prendre part au championnat de football de troisième division (D3) organisé par la Fécafoot en vue de la montée en division supérieure. Malheureusement, dans l’attente du coup d’envoi de la saison dans la Sanaga Maritime le 29 juillet dernier, les rapports entre le Csm et la ligue départementale de football vont s’envenimer malgré les médiations du préfet de la localité.
Bien que s’étant acquitté de tous ses droits: Affiliation, frais de licences d’un montant de 42.500F Cfa. La direction du club est surprise par une correspondance en date du 3 août dernier et signée de M. Nyamé Mabongué. « Le président dont le club a fait l’objet d’un forfait général pendant l’exercice de sa présidence ne pourra à partir de la date de constat dudit forfait et pendant cinq années, être membre du comité directeur d’un autre club affilié où organe de la Fédération où de ses ligues spécialisées. Votre président ayant essuyé un forfait général à la tête de As Babimbi en 2e division du Littoral la saison écoulé, il ne peut dont pas être retenu comme président du Club sportif Sanaga Maritime », conformément aux dispositions de l’article 202 Al 3 des Règlements généraux de la Fécafoot.
Selon Joseph Antoine Bell, cet argumentaire défie toute logique. « Jamais je n’ai été notifié d’une telle décision, même s’il en avait été ainsi, ladite décision ne pouvait prendre effet que si les délais de recours étaient épuisés », a commenté hier au sortir de la Cour d’appel Joseph Antoine Bell. Il s’appuie ainsi sur l’article 9 des règlements généraux de la Fécafoot lequel atteste qu’avant toute décision de suspension par le bureau exécutif, le membre en cause est appelé à fournir ses explications écrites ou orales dans le respect des droits de la défense et du caractère contradictoire de la procédure. Avant de poursuivre, « Comment serai-je suspendu de toutes les activités de la Fécafoot? Cette suspension est d’autant plus incertaine que la Fécafoot m’a confié des responsabilités dans le cadre du Beach Soccer », a jouté Joseph Antoine Bell, entraîneur de l’équipe nationale de la discipline championne d’Afrique en 2006 à Durban.
Au terme du premier procès, le Tpi d’Edéa avait ordonné la suspension de la décision de rejet de l’affiliation du Csm par la ligue départementale de football. Le tribunal avait également ordonné la programmation des matches du Csm par le président de la ligue départementale de football de la Sanaga-Maritime sous astreinte de 100 000 Francs Cfa par jour de retard. Non satisfaite de ce verdict, la ligue départementale a fait appel, le championnat de football de D3 est arrêté depuis la 3e journée en attendant le règlement définitif de cette affaire. Un arrêt qui crée de gros préjudices à l’ensemble des clubs de la Sanaga maritime obligés d’entretenir continuellement leurs effectifs en chômage.
Dippah Kayessé