Il est des défaites difficiles à digérer comme celle enregistrée contre le Brésil en ouverture des jeux olympiques. Le score de 5 buts à zéro est une cruelle réalité qui réflète mal la physionomie réelle du match de ce 27 juillet 2012 programmé en avance du début des olympioades de cette année. Une analyse froide laisserait croire que l’équipe camerounaise, au regard du score n’a apparemment pas le niveau. Quelle illusion de taille!
Pour ceux qui comme moi, ont une petite appréciation du football féminin, il faut dorénavant se résoudre à admettre que cette discipline a gagné en crédibilité et peut nous offrir des sensations fortes qu’on n’imaginait pas possible jusque là. Le Brésil est une vieille nation de football et pour cette compétition, il a déjà fait avec son équipe fémine, la preuve de sa puissance et de sa constance. Par deux fois vainqueur, il a fait le tour du sujet et maîtrisé les exigences d’une telle compétition.
Le Cameroun à son opposé, a dû bataillé des années durant pour se frayer un chemin face à une équipe du Nigéria, impériale et dominatrice sur le continent pendant des lustres.
A la vérité nous nous devons de reconnaître que par naïveté, nos jeunes petites soeurs se sont livrées en croyant que la témérité suffisait pour justifier une participation à ce rendez-vous du sport mondial. Il n’en est rien. Les calculs et autres stratégies de musellement sont bien au programme de la compétition. En se livrant corps et âme dans ce premier match qui n’était pas déjà une sinécure, elles ont ouvert larges les portes de l’assaut permanent et du taquinement productif. çà on devra s’en inspirer pour l’avenir et en faire bon usage.
Enoh Ngatchou, le coach de cette équipe qui s’est affirmée sur le continent, n’a rien à regretter de ses choix. L’équipe était en place et a déroulé le beau football qu’on pouvait attendre d’elle. Quelques unes de ses filles ont gratifié le public des gestes somptueux du pur football, aujourd’hui oubliés des professionnels masculins plus tendus vers l’efficacité que le régal des yeux qui nous poussent vers les stades. Demain, il y a à jurer que cette équipe, remise de sa surprise, aura à coeur de gratifier ses multiples supporters restés au pays, d’un match à nul autre pareil. Sans colère, cette défaite contre une vieille habituée de la compétition au contraire, laisse penser qu’il y a du bon dans le cru qui s’essaye aujourd’hui aux jeux olympiques. Personne à dire vrai, ne peut en vouloir à ces petites soeurs. Elles ont démontré une virtualité qui très bientôt se transformera en hégémonie. Au plaisir de les revoir victorieuses contre leur prochain adversaire.