La Coupe du monde approche. Les télévisions détentrices de droits de diffusion des rencontres de cette compétition commencent à monter au créneau, pour défendre leurs droits, et garder le contrôle sur leur zone de distribution. Canal + Afrique a choisi à cet effet de signer des accords de service avec la Société civile des arts audiovisuels et photographiques (SCAAP) à l’effet de lutter contre la piraterie et la contrefaçon au Cameroun. Dans un entretien qu’il nous a accordé ce mercredi, le directeur général de cette filiale au Cameroun présente les intérêts d’une telle initiative et fait la police des opérateurs comme BeIn… Interview.
En signant des accords de lutte contre la piraterie avec la SCAAP, quel est l’intérêt que vous visé ?
Nos intérêts dans ces signatures d’accords avec la SCAAP sont de deux ordres. D’abord suite à ce qui s’était passé au mois d’octobre dernier où certains de nos distributeurs avaient été saisis pour prouver qu’on était dans nos droits, qu’on remplissait tous les devoirs que nous avons en tant que Canal + envers la SCAAP, on a fait un protocole d’accord afin d’arrêter avec ces poursuites pour qu’on nous redonne le matériel qui avait été saisi. Ensuite, on a signé un contrat de service pour nous aider à lutter contre la piraterie. Nous avons jugé nécessaire, vu le rôle qu’elle joue, de nous joindre à la SCAAP pour combattre efficacement ce fléau au Cameroun.
Pourquoi maintenant ?
Je suis arrivé au Cameroun au mois de septembre dernier, il fallait que je prenne connaissance de la filiale, du Cameroun et des problèmes avec la SCAAP. On a mis sept mois pour signer ce protocole. Maintenant, on est d’accords. On va travailler main dans la main pour avancer.
L’autre prétexte ne serait-il pas la Coupe du monde de football ?
La Coupe du monde c’est un événement planétaire. Et aujourd’hui tous les Camerounais, tout le monde veut regarder cette compétition. Malheureusement certains opérateurs piratent le signal de BeIn, et même s’ils ont acquis des droits de la France, BeIn notamment BeIn Sport n’a pas le droit d’être diffusé au Cameroun. C’est pareil pour ces opérateurs qui prennent des droits en France et qui viennent diffuser ici. C’est une réalité. Sachant qu’aujourd’hui les droits de la Coupe du monde ont été acquis par la Crtv qui a payé ses droits, et qui sont gratuits partout sur le territoire camerounais. Et ensuite il y a Canal + qui les a aussi acquis. Sauf qu’avec Canal + c’est payant. Ça coûtera dix-mille francs Cfa, mais il y aura bien sûr un traitement différent. Un traitement à la Canal + avec des émissions journalières, des consultants de renom etc.
En fait, vous faites le policier à la place de BeIn …
Je comprends que ce soit visible, mais on ne fait pas la police à la place de BeIn. BeIn, eux, je parie qu’ils ne sont même pas au courant. L’Afrique, ce n’est pas leur souci aujourd’hui. Là où nous faisons la chasse, la guerre, c’est au niveau du fait que ces images soient diffusées ici alors qu’ils n’ont pas des droits. Je n’ai rien contre BeIn, ni contre TF1 ou qui que ce soit. C’est juste que nous voulons que les opérateurs de ces chaînes ne diffusent pas dans notre zone, au Cameroun et en Afrique, pendant la Coupe du monde et après, parce qu’ils n’ont pas le droit.
Entretien menée par Arthur Wandji